1
Quand Israël sortit d’Égypte,2
Juda fut pour Dieu un sanctuaire,3
La mer voit et s’enfuit,4
Comme des béliers, bondissent les montagnes,5
Qu’as-tu, mer, à t’enfuir,6
Montagnes, pourquoi bondir comme des béliers,7
Tremble, terre, devant le Maître,8
lui qui change le rocher en source
Commentaire
Quelle galère !
Entre Paul et la communauté chrétienne de Corinthe, l'ambiance est plutôt surchauffée !
Dans les luttes partisanes entre les tenants de Paul ou d'Apollos, les amabilités ont dû fuser, et les critiques faire siffler les oreilles de l'apôtre. Avec cette contradiction déconcertante de celles et ceux qui se disent inspirés par des relations fraternelles et vous crucifient d'une remarque acerbe – mais « aimante », forcément … on est chrétien ou on ne l'est pas, non ?
Il y a longtemps que j'ai fait mienne cette petite phrase : « L'autre n'a sur moi que le pouvoir que je lui accorde ».
Il y a des choses qui n'ont pas besoin de m'atteindre, car en fin de compte, seul importe le regard du Christ sur tout et tous, et sur moi qui suis concerné. Seule reste la qualité de cette espérance-là dans les vicissitudes du temps. L'autre peut bien avoir une opinion sur moi, mais Dieu seul, par la parole et le regard du Christ, a un avis éclairé.
En attendant, chacun et chacune est un rameur pour le Christ (c'est le sens du mot « serviteur » au début du texte), ou bien l'intendant – le concierge ! – fidèle des mystères de Dieu – de ce que je reçois déjà de lui en espérance.
Le v. 8 pointe ce qui ressemble fort au syndrome corinthien le plus courant dans l'Eglise : avoir la tranquille assurance, non des choses que l'on espère, mais des réponses trouvées, des énigmes résolues, du voyage terminé – bref, de Dieu expliqué.
Qu'on soit très engagé dans une activité ecclésiale ou distancié, peu importe : les uns et les autres ont arrêté de porter la question et la curiosité plus loin, ou en profondeur. On croit parce que c'est comme cela, et cela suffit. Or la foi ne s'épuise pas dans la résolution du mystère.
Croire, ce n'est pas être exténué, mais réveillé !
La foi, c'est Dieu qui nous met en ‘recyclage’ constant – « balayure ! » peut-on me lancer, oui peut-être … mais recyclé par la grâce !
Etes-vous de ceux qui prétendent avoir déjà tout compris dans le Christ, ou de ceux qui restent un peu fous et décalés à cause du Christ ?