1
Alléluia !
Il est bon de fêt
er notre Dieu,
il est beau de chant
er sa louange !
2
Le Seigneur rebât
it Jérusalem,
il rassemble les déport
és d’Israël ;
3
il guér
it les cœurs brisés
et s
oigne leurs blessures.
4
Il compte le n
ombre des étoiles,
il donne à chac
une un nom ;
5
il est grand, il est f
ort, notre Maître :
nul n’a mesur
é son intelligence.
6
Le Seigneur él
ève les humbles
et rabaisse jusqu’à t
erre les impies.
7
Entonnez pour le Seigne
ur l’action de grâce,
jouez pour notre Die
u sur la cithare !
8
Il couvre le ci
el de nuages,
il prépare la plu
ie pour la terre ;
il fait germer l’h
erbe sur les montagnes
et les plantes pour l’us
age des hommes ;
9
il donne leur pât
ure aux troupeaux,
aux petits du corbea
u qui la réclament.
10
La force des chevaux n’est p
as ce qu’il aime,
ni la vigueur des guerri
ers, ce qui lui plaît ;
11
mais le Seigneur se plaît
avec ce
ux qui le craignent,
avec ceux qui esp
èrent son amour.
Commentaire
Parole de Dieu et mutisme du prophète
Le chapitre 1 relatait une vision somptueuse de la gloire de Dieu – une vidéo de roues, de symboles, de personnages. Le thème : Dieu règne sur les puissances du ciel, donc aussi sur celles du ciel babylonien. Or en ce temps-là, la victoire d’un peuple signifiait la victoire de ses dieux – et sa défaite la faiblesse des divinités chargées de le protéger. Il fallait alors des images fortes pour inverser la tendance et montrer comment Dieu règne !
Après l’image, le message.
Pour le recevoir et tenir debout devant Dieu, Ezékiel reçoit l’Esprit. Mais sa mission sera rude, car le peuple est rebelle. C’est le malheur qu’il devra annoncer, conséquence de l’idolâtrie d’Israël. Il lui faudra d’abord avaler ces couleuvres. Il devra manger – activité orale – et laisser la Parole de Dieu remplir sa bouche muette.
Cependant, pour rude qu’elle soit, cette parole mangée a un goût de miel : est-ce le signe que la volonté de Dieu « colle » désormais à celle du prophète ?
Cette sensation d’Ezékiel est étonnante, mais plus étonnant encore son silence répété. Il n’a exprimé aucun sentiment après la vision, ni après les paroles du Seigneur. Il reste muet encore après l’absorption du rouleau – comme absent et indifférent à ce qui se passe – contrairement à Jérémie qui, recevant lui aussi son ordre de mission, avait tenté de se récuser en s’écriant : « Hélas, Seigneur Dieu, je suis trop jeune pour parler en public !... » (Jr 1,6).
On ne saurait parler du miel sans évoquer le pain qu’il garnit : « Le pain de vie, c’est moi » dit Jésus. Il est pour nous Parole de vie. Par l’action de l’Esprit Saint, cette nourriture est transformée en énergie d’amour, de pardon et de paix.