2
Je n’ai de rep
os qu’en Dieu seul,
mon sal
ut vient de lui.
℟
3
Lui seul est mon roch
er, mon salut,
ma citadelle : je su
is inébranlable.
4
Combien de temps tomberez-vous sur un homme
pour l’ab
attre, vous tous, *
comme un mur qui penche,
une clôt
ure qui croule ?
5
Détruire mon honneur est leur seule pensée : †
ils se pl
aisent à mentir. *
Des lèvres, ils bénissent ;
au fond d’eux-m
êmes, ils maudissent.
6
Je n’ai mon rep
os qu’en Dieu seul ;
oui, mon esp
oir vient de lui.
℟
7
Lui seul est mon roch
er, mon salut,
ma citadelle : je r
este inébranlable.
8
Mon salut et ma gloire
se tro
uvent près de Dieu. *
Chez Dieu, mon refuge,
mon roch
er imprenable !
~
9
Comptez sur lui en tous temps,
vo
us, le peuple. *
Devant lui épanchez votre cœur :
Dieu est pour no
us un refuge.
10
L’homme n’est qu’un souffle,
les fils des h
ommes, un mensonge : *
sur un plateau de balance, tous ensemble,
ils ser
aient moins qu’un souffle.
11
N’allez pas compter sur la fraude
et n’aspirez p
as au profit ; *
si vous amassez des richesses,
n’y mettez p
as votre cœur.
12
Dieu a dit une chose,
deux choses que j’
ai entendues. †
Ceci : que la force est à Dieu ;
13
à toi, Seigne
ur, la grâce ! *
Et ceci : tu rends à chaque homme
sel
on ce qu’il fait.
Commentaire
Salades ?
Habaquq, ce « petit » prophète du 6e s. avt J.-C., porte un nom dont la consonance est aussi bizarre que la signification : une ancienne étymologie sémitique nous mène chez les plantes potagères, les salades ! Le prophète aurait-il été l’objet d’une dérision due à l’incrédulité qui a dû accueillir son message (voyez le chap. 1), moquerie du style « Arrête donc avec tes salades ! » ?
Qui dit salade dit sel, assaisonnement … La parole biblique également : elle ne peut être reçue qu’avec l’assaisonnement de la foi. Qui a ses conséquences sur notre comportement, tant visible-audible qu’intérieur – intellectuel et spirituel.
Ardent et hardi dans la prière, Habaquq ose interpeller Dieu, lui demander les raisons de son silence face à la menace babylonienne sur le point de se réaliser … et même les raisons de l’approbation qu’il semble donner aux intentions babyloniennes.
Campé en observateur, le prophète attend de pied ferme la réponse de Dieu.
Ce droit de contester Dieu dans la prière – comme l’a fait Job – s’accompagne de trois conditions : 1) Que celui qui prie aille jusqu’au bout de ses questions, et se découvre lui-même mis en question (2,1c). 2) Que ce soit à Dieu qu’il parle, personnellement présent dans le silence de sa sainteté exigeante et non à une « divine Providence ». 3) Qu’il replace ses questions et contestations dans le moule de la parole des prophètes et du Christ, comme aussi dans le sillage des souffrances de l’humanité dont il se veut solidaire.
La prière devient ainsi – si elle ne l’est pas déjà – le cri de la foi.