Commentaire

Vouloir être comme Dieu …

Devant la puissance de l’Evangile telle qu’elle se manifeste à Samarie, Simon, le magicien habile à ‘posséder’ les gens perd son pouvoir de séduction et se met à suivre Philippe.
S’il demande le baptême, est-ce parce qu’il s’est vraiment donné au Christ ou est-ce dans le secret espoir de retrouver son pouvoir sur les foules?
Mais le Saint-Esprit ne se laisse pas ‘posséder’, pas plus qu’il n’est un moyen de posséder les hommes – n’est-il pas liberté (2 Co 3,17)?
Derrière le pouvoir spécial du magicien que lui-même et ses adeptes appellent ‘La Grande Puissance’, Philippe a démasqué le profit, le pouvoir démoniaque de l’argent. Comme les pratiques magiques ou l’esprit de domination, l’argent peut pervertir les relations entre les hommes et détruire celui qui s’y laisse prendre. On le verra au v. 20 et on l’a vu dans la mise en scène d’une charité fallacieuse par Ananias et Saphira (Ac 5, 1-11).
La Bible mentionne en maintes occasions la lutte du vrai Dieu contre ceux qui possèdent des pouvoirs surnaturels – dont l’existence et l’efficacité ne sont, par ailleurs, pas déniées. Ainsi Moïse se heurtait aux magiciens de Pharaon (Ex 7,11); Jésus met en garde contre ceux qui produisent ‘des signes et des prodiges’ allant jusqu’à séduire les fidèles (Mt 24,24); plus tard, les saints Patrick et Colomban rencontreront chez les druides celtiques ces mêmes pouvoirs magiques dont l’initiation se fait en secret; et c’est sans parler de l’action des missionnaires des 19e et début du 20e s. sur le continent africain …
Des enquêtes sociologiques montrent combien aujourd’hui, en pleine civilisation scientifique, les pratiques relevant plus ou moins étroitement de la magie subjuguent les cœurs : horoscopes, pendules, nécromancie, cartomancie, sorts jetés, envoûtements, etc.
Partout où la magie se mêle à la foi, partout où l’homme tente d’acheter ou d’usurper le don de Dieu, l’œuvre de Jésus-Christ est compromise.
Il serait bien naïf d’ignorer ou sous-estimer cet adversaire diabolique …