Samedi 24 Février 2024

Temps

Temps du carême

Semaine

Samedi de la première semaine

Complément

Psaume

Psaume 12 (11)

Toi, tu tiens parole

2
Seigneur, au secours ! Il n’y a plus de fidèle !
 
La loyauté a disparu chez les hommes.
3
Entre eux la parole est mensonge,
 
cœur double, lèvres menteuses.

4
Que le Seigneur supprime ces lèvres menteuses,
 
cette langue qui parle insolemment,
5
ceux-là qui disent : « Armons notre langue !
 
À nous la parole ! Qui sera notre maître ? »

6
– « Pour le pauvre qui gémit,
 
 le malheureux que l’on dépouille, †
 
maintenant je me lève, dit le Seigneur ; *
 
à celui qu’on méprise, je porte secours. »

7
Les paroles du Seigneur sont des paroles pures,
 
argent passé au feu, affiné sept fois.
8
Toi, Seigneur, tu tiens parole,
 
tu nous gardes pour toujours de cette engeance.

9
De tous côtés, s’agitent les impies :
 
la corruption gagne chez les hommes.

Lectures du jour


Livre de Jérémie, Chap. 3, v. 14-23

14
Le Seigneur déclare : " Revenez, enfants changeants. Votre maître, c'est moi ! Je vous prendrai, un dans une ville, deux autres dans un village, et je vous ramènerai à Sion.
15
Je vous donnerai des chefs qui me plaisent. Ils vous dirigeront avec intelligence et sagesse. "
16
Le Seigneur déclare encore : " Quand cela arrivera, vous aurez beaucoup d'enfants et vous serez très nombreux dans le pays. Personne ne parlera plus du coffre de l'alliance, personne n'y pensera plus. On ne s'en souviendra plus, on ne le regrettera plus. Personne n'en fabriquera un autre.
17
A ce moment-là, c'est Jérusalem qu'on appellera "Siège royal du Seigneur". Tous les peuples se rassembleront là, auprès de moi. Ils abandonneront leurs intentions mauvaises.
18
Alors, gens de Juda, vous rejoindrez les gens d'Israël. Ensemble vous reviendrez du pays du nord vers le pays que j'ai donné en possession à vos ancêtres. "
19
Je me disais : J'aimerais bien faire de toi un de mes fils. J'aimerais te donner un pays merveilleux, la plus belle propriété de la terre ! Je me disais : Tu m'appelleras "Mon père", et tu ne me tourneras plus le dos.
20
Mais comme une femme infidèle à son mari, vous avez été infidèles envers moi, gens d'Israël. Moi, le Seigneur, je le déclare.
21
On entend des cris sur les hauteurs : ce sont les Israélites qui pleurent et qui supplient. En effet, ils se sont trompés de chemin, ils m'ont oublié, moi, le Seigneur leur Dieu.
22
Revenez vers moi, enfants changeants, je vous guérirai de vos infidélités !". " Nous voici, nous venons vers toi, parce que toi, Seigneur, tu es notre Dieu.
23
C'est vrai, tout ce bruit sur les montagnes, les cultes qui se passent sur les collines, trompent les gens. C'est vrai, c'est le Seigneur notre Dieu qui sauve Israël.

Commentaire

Revenez, enfants volages !

Le retour des Judéens : Jérémie est invité à recréer en quelque sorte, par la puissance accordée à sa parole prophétique, cette fraction du peuple déportée en plusieurs vagues vers le nord.
Un retour au compte-gouttes : soit il est progressif pour muscler la capacité de patience, soit il exprime le caractère exhaustif de l’entreprise – pas un Judéen ne sera oublié.
Et, sous la conduite de chefs fidèles, ce sera vraiment un renouveau.
Un renouveau aussi dans la compréhension de la Présence de Dieu : elle ne sera plus signifiée par le dépôt d’un coffre nomade – quelquefois réduit à la valeur d’un bagage encombrant qu’on oublie (d’ailleurs on a oublié ce qu’il est devenu après la grande déportation de 587 et l’on ne cherche pas à en confectionner un autre…) – mais par l’identité forte d’une Jérusalem reconstruite, trône de Dieu vers lequel les nations convergeront, non plus pour piller et détruire mais pour s’approvisionner spirituellement.
Jérémie met en scène un dialogue dramatique entre Dieu et son peuple. Il résonne d’accents liturgiques et a pu être utilisé dans le culte au temple de Jérusalem.
Le désir et le projet, tout à la fois paternel et conjugal, de Dieu pour Israël.
Un désir blessé et humilié, mais plein d’un espoir qui appelle, qui veut offrir la guérison à ceux qui le blessent.
La réponse du peuple, est à la fois confession de son péché : « Nous nous sommes laissés duper » par le clinquant et les désordres bruyants des cultes de la fécondité – et confession de sa foi : « Car c’est toi, Seigneur, qui est notre Dieu!», une déclaration brève qui avoue et désapprouve sa conduite passée.
Il faudrait encore lire les versets 24 et 25, qui expriment le regret cuisant et projettent des démarches de pénitence, toutes rituelles certes, mais qui seules sont à disposition, à l’époque de Jérémie, pour attester la sincérité des dispositions intérieures.

Sujets de prière

Oraison

O Dieu,
tu es le seul à connaître ceux qui t’aiment
et trouveront place dans le Royaume de joie ;
nous t’en supplions,
dans la communion de tous les saints,
conduis au salut éternel
chacun de ceux qui ont été recommandés à notre prière,
par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur.

 

En communion avec les Eglises protestantes d’Europe
Prière après deux ans de guerre en Ukraine

Dieu d’espérance et Père miséricordieux,
Vers toi, nous élevons notre cœur !

Au milieu des ténèbres de la guerre, tu nous fais voir la lumière de ton Royaume,
Au milieu du désespoir, tu nous apprends le mystère de l’espérance éternelle,
Au milieu de la réalité brutale de la guerre, tu nous conduis dans les profondeurs de la foi.

Père très aimant,
nous crions vers toi, aujourd’hui.
Après deux ans d’une guerre éprouvante, qui apporte chaque jour mort et destruction,
nous nous sentons fatigués.
La voix de notre cri semble plus faible, elle est pourtant toujours confiante :
Nous savons que tu nous entends.
Toi l’invisible, nous te voyons avec des yeux de la foi,
Nous entendons la voix de ton Esprit parlant à nos cœurs,
Nous reconnaissons ton visage dans la miséricorde et l’amour de tes enfants.

Dieu de notre salut !
notre foi n’est pas perdue, elle s’est approfondie.
Ton éternité nous est proche.
Elle se manifeste au cœur de la douleur, des ruines et de la mort.
Notre foi s’enracine toujours plus profondément dans la réalité de ton royaume.

Père miséricordieux, notre espérance !
Aujourd’hui, nous sommes confrontés à davantage d’incertitude que l’an dernier.
Il y a un an, en hiver, il n’y avait pas d’éclairage électrique en Ukraine,
mais les gens s’attendaient à ce que la lumière de la délivrance soit proche.
Le brouillard de l’incertitude est devenu plus épais,
mais notre espérance est renforcée incompréhensiblement par le Saint-Esprit.
Nous croyons que le jour de ton retour viendra,
le jour de la délivrance et de la juste récompense,
le jour où le péché disparaîtra et où le pouvoir de l’injustice cessera,
où les lèvres qui mentent seront réduites au silence.

Notre Dieu,
Aie pitié de l’Ukraine, de la Russie, et des pays en guerre !
La peur accompagne la vie des gens ;
de nombreuses personnes sont mortes et des familles ont été déchirées.
Réconforte tous ceux qui ont perdu des êtres chers, les veuves, les veufs et les orphelins,
que ta grâce abonde dans les villes et les villages détruits,
que les gens puissent rentrer dans leur pays,
et se retrouver en famille.
Apaise la colère et la douleur de ceux qui souffrent,
Donne ta sagesse aux dirigeants,
Redonne vie aux corps blessés, et espoir aux cœurs brisés.

Dieu, accorde la paix !
Bénis ton Eglise.
Que ton règne vienne !
Viens, Seigneur Jésus !

Amen.

Cantique 146 B (du recueil Alléluia)

O mon âme, sans relâche