113
Je hais les cœurs partagés ;114
Toi, mon abri, mon bouclier !115
Écartez-vous de moi, méchants :116
Que ta promesse me soutienne, et je vivrai :117
Sois mon appui : je serai sauvé ;118
Tu rejettes ceux qui fuient tes commandements :119
Tu mets au rebut tous les impies de la terre ;120
Ma chair tremble de peur devant toi :
Commentaire
Il devint traître...
Le Christ se retire. Il se rend sur la montagne. Chemins escarpés, montées, descentes, obstacles à franchir... L’effort conditionne le corps et la pensée, éprouve la force et la volonté du corps. La solitude éprouve le mental. Ce déplacement demande de l’énergie, du temps; plus que ne le souligne la seule phrase du texte qui résume ce passage important. La prière s’enfonce dans les obscurités, les ténèbres, les ombres du pèlerin cheminant.
Au petit jour, il revient parmi les siens. Il les retrouve. Il les désigne par leur nom. Tous l’accompagneront. Mais voici, chassant les démons par la grande porte, ils reviennent par la fenêtre. Judas Iscariote est celui qui deviendra le traître. Le Christ le savait-il? Voici Judas jeté à la vindicte populaire. Le mouton noir, c’est lui. L’opprobre pèse sur ses épaules pour l’éternité. Banni du monde.
Le jugement des hommes ne retient que cela. Il oublie le rôle majeur de Judas. Sans lui, sans son acte misérable, le Christ serait-il devenu celui qu’il est? Aurait-il connu cette mort sur la croix et la résurrection? Sans lui, l’histoire s’arrête là où elle ne le doit pas. Judas n’est pas un traître, un être en perdition voué aux gémonies éternelles. Judas est le compagnon du Christ, choisi par lui, le Sauveur.