2
C’est le péch
é qui parle
au cœ
ur de l’impie ; *
ses ye
ux ne voient pas
que Die
u est terrible.
3
Il se voit d’un œ
il trop flatteur
pour trouver et ha
ïr sa faute ; *
4
il n’a que ruse et fra
ude à la bouche,
il a perd
u le sens du bien.
5
Il prépare en secr
et ses mauvais coups. †
La route qu’il suit n’est pas c
elle du bien ; *
il ne renonce p
as au mal.
6
Dans les cieux, Seigne
ur, ton amour ;
jusqu’aux n
ues, ta vérité ! *
7
Ta justice, une ha
ute montagne ;
tes jugem
ents, le grand abîme !
Tu sauves, Seigneur, l’h
omme et les bêtes :
8
qu’il est précieux ton amo
ur, ô mon Dieu !
À l’ombre de tes ailes, tu abr
ites les hommes : †
9
ils savourent les fest
ins de ta maison ; *
aux torrents du parad
is, tu les abreuves.
10
En toi est la so
urce de vie ;
par ta lumière nous voy
ons la lumière.
11
Garde ton amour à ce
ux qui t’ont connu,
ta justice à to
us les hommes droits.
12
Que l’orgueilleux n’entre p
as chez moi,
que l’impie ne me jette p
as dehors !
13
Voyez : ils sont tomb
és, les malfaisants ;
abattus, ils ne pourr
ont se relever.
Commentaire
Aliénés, devenus autres …
«J’ai tellement de travail que je ne suis plus moi-même» entend-on dire parfois.
Car l’identité de l’homme, ce qu’il est en profondeur, est un équilibre instable, constamment menacé par les activités qu’il exerce, la rapidité avec laquelle celles-ci se succèdent et s’entremêlent. Elles sont comparables à des forces, des puissances, des instances qui marquent, influencent, construisent ou détruisent notre existence.
Dans chaque situation, chaque tâche, je peux porter atteinte à mon identité ou, au contraire, retrouver un peu de moi-même.
L’homme qui, dans notre récit d’hier, s’était approché de Jésus n’était plus lui-même. Il était habité, possédé, par une force qui le divise, lui dérobe sa personnalité. Cet homme était «hors de lui», étranger à lui-même. Dans le langage moderne, on dit d’une telle personne, troublée dans ses affects ou capacités cognitives, qu’elle «n’est plus tout à fait à elle». Expression pudique …
Dans le langage biblique, l’aliénation de l’homme, la perte de son identité est mise en relation avec le terme de ‘péché’. Celui-ci n’est pas d’abord une faute morale ou la transgression d’une loi; il rend compte d’une liberté, d’une responsabilité qui nous sont confiées: celles d’avoir ou non affaire à Dieu, celles de laisser ou non informer sa vie par une parole extérieure à l’homme.
Dans cette perspective, le ‘péché’ apparaît comme «le grand séducteur», cette puissance aliénante qui parasite l’homme et le séduit en lui faisant miroiter que, être humain, c’est être nécessairement «homme sans Dieu».
Comme ce possédé, nous sommes invités à découvrir notre incapacité à trouver par nous-mêmes notre identité. Comme pour cet homme, il se pourrait que le ‘re-tour’ vers nous-mêmes emprunte le chemin du ‘dé-tour’ par Dieu.