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Seigneur, corrige-moi sans colère3
Tes flèches m’ont frappé,4
Rien n’est sain dans ma chair sous ta fureur,5
Oui, mes péchés me submergent,6
Mes plaies sont puanteur et pourriture :7
Accablé, prostré, à bout de forces,8
La fièvre m’envahit jusqu’aux moelles,9
Brisé, écrasé, à bout de forces,10
Seigneur, tout mon désir est devant toi,11
Le cœur me bat, ma force m’abandonne,12
Amis et compagnons se tiennent à distance,
Commentaire
Ta grâce me suffit
En toutes circonstances, les pharisiens veulent faire la volonté de Dieu. Et ce désir de fidélité finit précisément par les perdre. L’intransigeance religieuse et l’obéissance radicale qu’ils s’imposent aboutissent à une sorte d’atrophie de la bonté; elle les ferme à la compassion.
Et Jésus, qui prend ici la défense de ses disciples, veut aussi sauver les pharisiens de leur égarement. En rappelant l’épisode dans lequel David et ses compagnons, qui, parce qu’ils avaient faim, ont mangé les pains destinés aux seuls prêtres, Jésus rappelle ce que signifie véritablement respecter le sabbat: Le sabbat, c’est l’occasion de se souvenir que Dieu veut le bien de ses créatures; Dieu ne veut pas que les siens soient abandonnés à la détresse; il vient sauver ceux qui sont réduits en esclavage. Ainsi le sabbat a d’abord été institué pour la gloire du Dieu de la création, du Dieu qui a aussi libéré son peuple de la servitude en Egypte.
Dès lors, ceux qui transgressent le sabbat et qui portent atteinte à la volonté de Dieu, ce sont ces croyants qui se servent de Dieu pour asservir et condamner. Et à ces fidèles infidèles, Jésus rappelle que faire la volonté de Dieu, c’est partager d’abord la conviction de vivre de la seule bienveillance de Dieu; et c’est se rappeler encore que cette bienveillance ouvre à liberté et à la sollicitude.
Mise en œuvre à la synagogue: juif parmi les juifs, pair parmi ses pairs, Jésus enseigne. Il se sait observé, surveillé. Que va-t-il faire en ce sabbat-ci? Il fait. Il brave l’interdit. Ces scribes et ces pharisiens en ont pour leur compte. Avec cet état d’esprit vicieux, à l’affût de l’erreur, ils veulent faire tomber un gêneur.
Mais le Christ remet l’essentiel à sa place: Ce que nous faisons au plus petit, c’est à lui-même que nous le faisons. C’est une priorité absolue qui transcende les interdits. Rien n’est plus cher que la vie. Et le bien de l’autre. C’est la volonté de Dieu, c’est le vrai sabbat, un sabbat de bonté et de compassion.