14
Et moi, je te pr
ie, Seigneur :
c’est l’he
ure de ta grâce ; *
dans ton grand amour, Die
u, réponds-moi,
par ta vérit
é sauve-moi.
15
Tire-m
oi de la boue,
sin
on je m’enfonce : *
que j’échappe à ce
ux qui me haïssent,
à l’ab
îme des eaux.
16
Que les flots ne me subm
ergent pas,
que le go
uffre ne m’avale, *
que la gue
ule du puits
ne se ferme p
as sur moi.
17
Réponds-m
oi, Seigneur,
car il est b
on, ton amour ; *
dans ta gr
ande tendresse,
r
egarde-moi.
18
Ne cache pas ton vis
age à ton serviteur ;
je suffoque : v
ite, réponds-moi. *
19
Sois proche de m
oi, rachète-moi,
paie ma ranç
on à l’ennemi.
20
Toi, tu le s
ais, on m’insulte :
je suis bafou
é, déshonoré ; *
to
us mes oppresseurs
sont l
à, devant toi.
21
L’insulte m’a broy
é le cœur,
le m
al est incurable ; *
j’espérais un seco
urs, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai p
as trouvé.
Commentaire
Mise à nu…
Quatre saynètes, comme quatre flash infos, font entrer le lecteur dans la mise en acte de la Passion.
L’embrassade ignominieuse de Judas, sous le couvert de la nuit, souligne la traîtrise embarrassée des autorités religieuses juives. L’arrestation inutilement violente de Jésus, avec la maladresse d’un excité dont un tiers inconnu fait les frais, révèle la tension, l’incongruité du moment. Les paroles de Jésus inscrivent l’événement dans le projet de salut de Dieu tout en relevant la lâcheté à l’œuvre qui fait honte aux auditeurs. Enfin, la fuite des compagnons de Jésus, y compris le jeune détrompé dans son illusion de pouvoir être plus fort et plus fidèle que les autres, dépouille acteurs et lecteurs de toute prétention possible face à l’horreur en marche.
Si Pierre pleure amèrement en entendant le coq chanter, c’est sur sa vanité d’avoir cru, comme le jeune homme plein de feu, sa foi invincible. Que celui qui n’a jamais cultivé cette illusion leur jette la première pierre !
L’arrestation de Jésus, son interrogatoire, le reniement de Pierre mettent à nu les mécanismes de peur, de honte, de fuite qui nous sont familiers à nous aussi ; une mise à nu qui souligne l’impuissance radicale de l’homme face à lui-même comme face au plan de Dieu.
Seul Jésus assure, et avec quelle maîtrise ! Pauvres humains, c’est pour nous que Jésus marche au supplice.