1
Pourquoi, Seigne
ur, es-tu si loin ?
Pourquoi te cach
er aux jours d’angoisse ?
2
L’impie, dans son orgueil, poursu
it les malheureux :
ils se font prendre aux r
uses qu’il invente.
3
L’impie se glorifie du dés
ir de son âme,
l’arrogant blasphème, il br
ave le Seigneur ;
4
plein de suffisance, l'imp
ie ne cherche plus :
« Dieu n’est rien », voil
à toute sa ruse.
5
À tout moment, ce qu’il f
ait réussit ;
tes sentences le dom
inent de très haut. *
(Tous ses advers
aires, il les méprise.)
6
Il s’est dit : « Rien ne pe
ut m’ébranler,
je suis pour longtemps à l’abr
i du malheur. »
7
Sa bouche qui maudit n’est que fra
ude et violence,
sa langue, mens
onge et blessure.
8
Il se tient à l’aff
ût près des villages,
il se cache pour tu
er l’innocent.
Des yeux, il ép
ie le faible,
9
il se cache à l’affût, comme un li
on dans son fourré ;
il se tient à l’affût pour surpr
endre le pauvre,
il attire le pauvre, il le pr
end dans son filet.
10
Il se b
aisse, il se tapit ;
de tout son poids, il t
ombe sur le faible.
11
Il dit en lui-même : « Die
u oublie !
il couvre sa face, jam
ais il ne verra ! »
12
Lève-toi, Seigneur ! Die
u, étends la main !
N’oublie p
as le pauvre !
13
Pourquoi l’impie brave-t-
il le Seigneur
en lui disant : « Viendras-t
u me chercher ? »
14
Mais tu as vu : tu regardes le m
al et la souffrance,
tu les pr
ends dans ta main ;
sur toi repose le faible,
c’est toi qui viens en
aide à l’orphelin.
15
Brise le bras de l’imp
ie, du méchant ;
alors tu chercheras son impiét
é sans la trouver.
16
À tout jamais, le Seigne
ur est roi :
les païens ont pér
i sur sa terre.
17
Tu entends, Seigneur, le dés
ir des pauvres,
tu rassures leur cœ
ur, tu les écoutes.
18
Que justice soit rendue à l’orphelin,
qu’il n’y ait pl
us d’opprimé, *
et que tremble le mortel, n
é de la terre !
Commentaire
Rien ou presque rien
Une femme se trouve dans une situation sans issue. Si rien ne change, ses enfants lui seront retirés. Probablement a-t-elle déjà imaginé un grand nombre de solutions, mais aucune n’a porté de fruit. En voyant Elisée, elle tente une dernière fois sa chance. Mais il ne va pas résoudre le problème sur-le-champ.
La femme doit revenir à ce qui lui reste, à ses propres dernières ressources, rien, ou presque rien, juste un pot d’huile-parfum. Il faut croire que, même lorsqu’on a l’impression de ne plus rien avoir, il reste quand même, quelque part, une ressource insoupçonnée, même si elle paraît parfaitement futile ou inutile.
Et ce que la femme possède ne s’arrête pas à quelque chose de matériel: elle a des voisins, ils sont prêts à lui donner des vases et autres récipients vides. Les voisins sont ainsi réquisitionnés pour permettre une nouvelle vie à cette veuve.
Enfin, c’est derrière une porte bien fermée, sans ostentation, que le miracle a lieu. En prenant en compte ce qu’elle avait, un pot d’huile et des voisins, cette femme reçoit beaucoup.
Une fois tous les vases remplis, la solution ne lui saute pas aux yeux encore. Elle retourne voir le prophète et c’est lui qui donne la clef de la prochaine étape: vendre. Ce qu’elle a reçu, la femme le vend plus loin. Et l’argent qu’elle pourra en retirer ne remboursera pas seulement ses dettes, mais lui permettra de vivre avec ses enfants. Les plus petites choses peuvent devenir source d’une grande bénédiction!