2
Je t’aime, Seigne
ur, ma force :
Seigneur, mon r
oc, ma forteresse,
3
Dieu mon libérateur, le roch
er qui m’abrite,
mon bouclier, mon fort, mon
arme de victoire !
4
Lou
ange à Dieu ! †
Quand je fais app
el au Seigneur, *
je suis sauvé de to
us mes ennemis.
~
5
Les liens de la m
ort m’entouraient,
le torrent fat
al m’épouvantait ;
6
des liens inferna
ux m’étreignaient :
j’étais pris aux pi
èges de la mort.
7
Dans mon angoisse, j’appel
ai le Seigneur ;
vers mon Dieu, je lanç
ai un cri ;
de son temple il ent
end ma voix :
mon cri parvi
ent à ses oreilles.
8
La terre tit
ube et tremble, †
les assises des mont
agnes frémissent,
secouées par l’explosi
on de sa colère.
9
Une fumée s
ort de ses narines, †
de sa bouche, un fe
u qui dévore,
une gerbe de charb
ons embrasés.
10
Il incline les cie
ux et descend,
une sombre nu
ée sous ses pieds :
11
d’un kéroub, il f
ait sa monture,
il vole sur les
ailes du vent.
~
12
Il se cache au s
ein des ténèbres †
et dans leurs repl
is se dérobe :
nuées sur nuées, tén
èbres diluviennes.
13
Une lue
ur le précède, †
ses nu
ages déferlent :
grêle et g
erbes de feu.
14
Tonnerre du Seigne
ur dans le ciel, *
le Très-Haut fait entendre sa voix :
grêle et g
erbes de feu.
15
De tous côtés, il t
ire des flèches,
il décoche des éclairs, il rép
and la terreur.
16
Alors le fond des m
ers se découvrit,
les assises du m
onde apparurent,
sous ta voix menaç
ante, Seigneur,
au souffle qu’exhal
ait ta colère.
17
Des hauteurs il tend la m
ain pour me saisir,
il me retire du go
uffre des eaux ;
18
il me délivre d’un puiss
ant ennemi,
d’adversaires plus f
orts que moi.
Commentaire
Peut-être Dieu pardonnera-t-il …
La liturgie de 1808 pour les paroisses réformées vaudoises prévoyait des pages de prières dites «Pour les temps de calamités publiques». En ces temps-là en effet, notre pays subissait les conséquences des guerres napoléoniennes et surtout une série d'années de sécheresses, avec de la famine. Sur mandat des autorités, le peuple se rassemblait pour des prières publiques et, désertant les cabarets et lieux de plaisirs, devait observer le jeûne pour donner des gages de conversion. C'est de ces temps-là que date le Réveil, dont la doctrine insiste sur la conversion qui fait éviter le pire et retrouver la bénédiction de Dieu.
C'est à la lumière de cette histoire relativement récente qu'on peut bien comprendre l'antique message de Joël sous le coup de la menace assyrienne - à moins que ce soit le contraire.
Ce n'est pas tout d'avoir esquissé le début d'une conversion par des rites mortuaires convenus (déchirer sa chemise - une fausse couture y est aménagée à cet effet), encore faut-il que le changement s'opère en profondeur (c'est le cœur, selon la vision biblique siège de la volonté consciente et des projets délibérés), qu'il faut «déchirer», en quelque sorte contraindre, contrire. Personne n'est dispensé de cette démarche, obligatoire pour toutes les classes de la population: même les jeunes mariés «frais du jour» – que le Deutéronome dispense de devoirs sociaux tant que leur union n'est pas consommée – doivent quitter l'alcôve conjugale et se rendre à l'assemblée.
S'il y a un certain espoir attaché à cette démarche de repentance publique – «Peut-être Dieu annulera-t-il son décret de malheur» – c'est à cause de la confession de foi qu'on lit dans ces lignes et qui révèle ce que Dieu est: un souverain bienveillant, une mère aimante, un sage accompli (l'empire qu'il a sur lui-même), un associé fidèle, un gouverneur habile.