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Heureux le peuple qui connaît l’ovation !17
tout le jour, à ton nom il danse de joie,18
Tu es sa force éclatante ;19
Oui, notre roi est au Seigneur ;20
Autrefois, tu as parlé à tes amis,21
« J’ai trouvé David, mon serviteur,22
et ma main sera pour toujours avec lui,23
« L’ennemi ne pourra le surprendre,24
j’écraserai devant lui ses adversaires25
« Mon amour et ma fidélité sont avec lui,26
j’étendrai son pouvoir sur la mer27
« Il me dira : Tu es mon Père,28
Et moi, j’en ferai mon fils aîné,29
« Sans fin je lui garderai mon amour,30
je fonderai sa dynastie pour toujours,
Commentaire
Les mauvaises fréquentations
Jésus appelle ici un collecteur d’impôts – figure exemplaire de ceux qui sont infréquentables – à le suivre; plus encore, il accepte de participer au festin que celui-ci organise en son honneur.
Dès lors, n’ont-ils pas raison, ceux que ce comportement scandalise? N’est-il pas scandaleux de laisser entendre, comme Jésus le fait, que Dieu est prêt à faire grâce à celui qui peut s’être enrichi impunément et avoir abuser de son pouvoir?
Pourtant, ce n’est pas sur cette figure haïssable mais, au contraire, c’est sur ceux-là qui veulent défendre l’honneur de Dieu que l’évangile porte un jugement négatif. En identifiant les pharisiens et les scribes à ceux qui, après être sortis d’Egypte, se sont mis très vite à murmurer et contre Moïse et contre Dieu, l’évangile leur reproche leur ingratitude: Les scribes et les pharisiens refusent de partager avec d’autres ce que Dieu, dans sa générosité, leur a offert à eux d’abord; ils veulent rester les bénéficiaires exclusifs de la bonté de Dieu.
Et il se peut que la communauté chrétienne à qui l’Evangile s’adresse soit, elle aussi, menacée par une même tentation. Autrement dit, il se peut que les croyants soient appelés, eux aussi, non pas à murmurer, mais bien à participer avec joie au festin auquel la foule des pécheurs et autres collecteurs d’impôts indélicats sont également invités!
Et puis, dans le temps de l’absence du Christ, dans le temps de l’Eglise, notre jeûne, si nous voulons jeûner, ne sera pas un jeûne de pénitence, ni un refus de commensalité; il ne sera pas non plus un sacrifice cherchant à plaire à Dieu. C’est l’amour qui plaît à Dieu, non pas les sacrifices. Sauf à considérer qu’accepter de se mettre à table avec les plus petits soit un sacrifice! Le jeûne dans l’Eglise exprime bien plutôt la reconnaissance d’avoir tout reçu sans rien mériter ni posséder.