2
J’ai dit : « Je garder
ai mon chemin
sans laisser ma l
angue s’égarer ;
je garderai un bâill
on sur ma bouche,
tant que l’impie se tiendr
a devant moi. »
3
Je suis resté muet, silencieux ;
je me tais
ais, mais sans profit. *
Mon tourment s’exaspérait,
4
mon cœur brûl
ait en moi.
Quand j’y pens
ais, je m’enflammais,
et j’ai laissé parl
er ma langue.
5
Seigneur, fais-moi connaître ma fin,
quel est le n
ombre de mes jours :
je connaîtrai combi
en je suis fragile.
6
Vois le peu de jo
urs que tu m’accordes :
ma durée n’est ri
en devant toi.
L’homme ici-b
as n’est qu’un souffle ;
7
il va, il vient, il n’
est qu’une image.
Rien qu’un souffle, to
us ses tracas ;
il amasse, mais qu
i recueillera ?
~
8
Maintenant, que puis-je att
endre, Seigneur ?
Elle est en t
oi, mon espérance.
9
Délivre-moi de to
us mes péchés,
épargne-moi les inj
ures des fous.
10
Je me suis tu, je n’ouvre p
as la bouche,
car c’est t
oi qui es à l’œuvre.
11
Éloigne de m
oi tes coups :
je succombe sous ta m
ain qui me frappe.
12
Tu redresses l’homme en corrige
ant sa faute, †
tu ronges comme un v
er son désir ; *
l’h
omme n’est qu’un souffle.
13
Entends ma prière, Seigneur, éco
ute mon cri ;
ne reste pas so
urd à mes pleurs.
Je ne suis qu’un h
ôte chez toi,
un passant, comme to
us mes pères.
14
Détourne de moi tes ye
ux, que je respire
avant que je m’en
aille et ne sois plus.
Commentaire
Redoutables paroles. Redoutable Parole !
Jésus continue à cogner dur sur le socle des résistances des chefs religieux !
Il met en évidence les stratégies que nous savons développer pour éviter d'entrer – ou éviter de demeurer – dans la maison divine. Ces stratégies sont d'autant plus pernicieuses qu'elles touchent les plus croyants et les plus convaincus ; la colère de Jésus (39 et 45b) est à la mesure de sa Passion qui se dessine à l'horizon.
La demande de « faire voir un signe », il l'avait déjà confrontée et rejetée au désert ; elle porte la trace de son auteur diabolique. Elle pourrait bien être légitime, si elle ne cachait pas l'incrédulité et la dureté de cœur. Dans ce cas, aucun signe ne peut la vaincre, ni les signes actuels évidents (v. 13, 15, 22 de ce chapitre), ni le signe de Jonas, ni même celui du retour d'un défunt à la vie (Luc 16,31).
La foi ne vient pas de ce que l'on voit (à l'extérieur), mais de ce qu'on entend (à l'intérieur, et de l'extérieur).
A l'écoute de la parole vivante de Jésus, beaucoup de petites gens ont été convaincus et se sont convertis, en ce temps-là, comme à Ninive.
La parole que Matthieu fait retentir aujourd'hui suscite la foi chez ceux qui ont « des oreilles capables d'entendre » ; elle nous fait bouger intérieurement. Elle ne vise pas à nous faire savoir plus, mais à nous faire aimer plus: une conversion toujours à renouveler.
À remarquer aussi la passion de Jésus pour débusquer l'incrédulité sous le couvert religieux, sa passion pour nous rejoindre dans nos retranchements, inconscients ou délibérés.