1
En toi, Seigne
ur, j’ai mon refuge :
garde-moi d’être humili
é pour toujours.
2
Dans ta justice, défends-m
oi, libère-moi,
tends l’oreille vers m
oi, et sauve-moi.
3
Sois le rocher qui m’accueille,
toujo
urs accessible ; *
tu as résolu de me sauver :
ma forteresse et mon r
oc, c’est toi !
4
Mon Dieu, libère-moi des m
ains de l’impie,
des prises du fo
urbe et du violent.
5
Seigneur mon Dieu, tu
es mon espérance,
mon appu
i dès ma jeunesse.
6
Toi, mon soutien dès av
ant ma naissance, †
tu m’as choisi dès le v
entre de ma mère ;
tu seras ma lou
ange toujours !
7
Pour beaucoup, je f
us comme un prodige ;
tu as été mon seco
urs et ma force.
8
Je n’avais que ta lou
ange à la bouche,
tout le jo
ur, ta splendeur.
~
9
Ne me rejette pas
mainten
ant que j’ai vieilli ; *
alors que décline ma vigueur,
ne m’aband
onne pas.
10
Mes ennemis p
arlent contre moi,
ils me surv
eillent et se concertent.
11
Ils disent : « Die
u l’abandonne !
Traquez-le, empoignez-le, il n’a p
as de défenseur ! »
12
Dieu, ne sois p
as loin de moi ;
mon Dieu, viens v
ite à mon secours !
13
Qu’ils soient humiliés, anéantis,
ceux qui se dr
essent contre moi ; *
qu’ils soient couverts de honte et d’infamie,
ceux qui ve
ulent mon malheur !
~
14
Et moi qui ne c
esse d’espérer,
j’ajoute enc
ore à ta louange.
15
Ma bouche ann
once tout le jour †
tes actes de just
ice et de salut ;
(je n’en connais p
as le nombre).
Commentaire
Laisser une trace
Des tergiversations et sempiternelles négociations de Gédéon avec son Dieu – ce ne sont que les premières, la suite du récit en livrera d’autres… – il reste une trace tangible pour les contemporains de l’auteur du livre des Juges : l’autel du Seigneur érigé à Ofra, qui fait encore signe cinq à six siècles après.
De l’échange riche et dense avec son Dieu, Gédéon veut en garder trace et poser un témoignage pour les générations futures. C’est un signe qui deviendra particulièrement important quand ces générations futures devront à leur tour construire leur propre dialogue avec Dieu.
En écrivant son livre, l’auteur bâtit lui-même une forme d’autel qui témoigne de sa vision de l’histoire entre Dieu et son peuple. Ainsi donc, la vie spirituelle ne se vit pas seulement dans et pour le face à face avec Dieu : elle s’inscrit toujours dans l’horizon de l’échange et du partage communautaire.
Une vie spirituelle riche ne me coupe pas des autres ! Elle m’invite au contraire à les rencontrer. A devenir à mon tour pierre vivante du temple de Dieu.