19
Que cela soit écrit pour l’
âge à venir,
et le peuple à nouveau créé chanter
a son Dieu :
20
« Des hauteurs, son sanctuaire, le Seigne
ur s’est penché ;
du ciel, il reg
arde la terre
21
pour entendre la pl
ainte des captifs
et libérer ceux qui dev
aient mourir. »
22
On publiera dans Sion le n
om du Seigneur
et sa louange dans to
ut Jérusalem,
23
au rassemblement des roya
umes et des peuples
qui viendront serv
ir le Seigneur.
~
24
Il a brisé ma f
orce en chemin,
réduit le n
ombre de mes jours.
25
Et j’ai d
it : « Mon Dieu,
ne me prends pas au milie
u de mes jours ! »
Tes années reco
uvrent tous les temps : †
26
autrefois tu as fond
é la terre ;
le ciel est l’ouvr
age de tes mains.
27
Ils passent, mais t
oi, tu demeures : †
ils s’usent comme un hab
it, l’un et l’autre ;
tu les remplaces c
omme un vêtement.
28
Toi, tu
es le même ;
tes années ne fin
issent pas.
29
Les fils de tes serviteurs trouver
ont un séjour,
et devant toi se maintiendr
a leur descendance.
Commentaire
Salades ?
Habaquq, ce « petit » prophète du 6e s. avt J.-C., porte un nom dont la consonance est aussi bizarre que la signification : une ancienne étymologie sémitique nous mène chez les plantes potagères, les salades ! Le prophète aurait-il été l’objet d’une dérision due à l’incrédulité qui a dû accueillir son message (voyez le chap. 1), moquerie du style « Arrête donc avec tes salades ! » ?
Qui dit salade dit sel, assaisonnement … La parole biblique également : elle ne peut être reçue qu’avec l’assaisonnement de la foi. Qui a ses conséquences sur notre comportement, tant visible-audible qu’intérieur – intellectuel et spirituel.
Ardent et hardi dans la prière, Habaquq ose interpeller Dieu, lui demander les raisons de son silence face à la menace babylonienne sur le point de se réaliser … et même de l’approbation qu’il semble lui donner. Campé en observateur, le prophète attend la réponse de pied ferme.
Ce droit de contester Dieu dans la prière – comme l’a fait Job – s’accompagne de trois conditions : 1) Que celui qui prie aille jusqu’au bout de ses questions, et se découvre lui-même mis en question (2,1c). 2) Que ce soit à Dieu qu’il parle, personnellement présent dans le silence de sa sainteté exigeante et non à une « divine Providence ». 3) Qu’il replace ses questions et contestations dans le moule de la parole des prophètes et du Christ, comme aussi dans le sillage des souffrances de l’humanité dont il se veut solidaire.
La prière devient ainsi – si elle ne l’est pas déjà – le cri de la foi.