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De tout mon cœur, Seigneur, je rendrai grâce,3
pour toi, j’exulterai, je danserai,4
Mes ennemis ont battu en retraite,5
Tu as plaidé mon droit et ma cause,6
Tu menaces les nations, tu fais périr les méchants,7
L’ennemi est achevé, ruiné pour toujours,8
Mais il siège, le Seigneur, à jamais :9
il juge le monde avec justice10
Qu’il soit la forteresse de l’opprimé,11
ils s’appuieront sur toi, ceux qui connaissent ton nom ;
Commentaire
Moi aussi, je sais. Taisez-vous!
Il est parfois difficile d’entendre certaines informations, et si on nous les répète à chaque occasion, cela fait mal. On préfère alors le silence, sachant que tout le monde sait.
A deux reprises, Elisée répète qu’il ne veut pas entendre que Dieu va enlever son maître, Elie. La séparation qui s’annonce est trop difficile, trop douloureuse pour lui. Elisée redoute la fin de ce parcours en commun. Il veut suivre Elie jusqu’au bout. Mais, avant de partir, Elie demande à Elisée ce qu’il peut faire pour lui. Elisée désire une force pour continuer: le double de l’esprit prophétique qui repose sur son maître. Elie n’est pas en mesure de lui donner cela, ce n’est pas lui qui décide, le projet de Dieu le dépasse. Il donne cependant un signe à Elisée, par lequel celui-ci saura qu’il a reçu ce don.
Le signe, c’est de voir ou non son maître mourir (ou «partir», pour une fois, la périphrase est sensée!). Et Elisée regarde, Elisée voit. C’est donc qu’il peut regarder en face la vérité, cette vérité qu’il ne voulait pas entendre. Il peut regarder la mort en face. Il en trouve la force et en reçoit la force! Il a accepté le deuil. Il en sort grandi.
Pour continuer sa route, Elisée garde le manteau de son maître, la deuxième peau d’Elie, une partie de lui-même qui est aussi souvenir de la vocation d’Elisée (1 Rois 19).
Dans les choses trop pénibles à entendre, dans les séparations et les départs, devant la mort, Dieu ne se tait pas. Il porte, il accompagne, il donne la force de continuer la route.