1
Je lève les yeux vers les montagnes :2
Le secours me viendra du Seigneur3
Qu’il empêche ton pied de glisser,4
Non, il ne dort pas, ne sommeille pas,5
Le Seigneur, ton gardien, le Seigneur, ton ombrage,6
Le soleil, pendant le jour, ne pourra te frapper,7
Le Seigneur te gardera de tout mal,8
Le Seigneur te gardera, au départ et au retour,
Commentaire
Où rencontrer Dieu?
Loin de leur pays, de Jérusalem, de leur temple, les exilés ont encore à subir le rejet de leurs compatriotes et coreligionnaires restés au pays.
Dans l’ancien Israël, la relation à Dieu était étroitement liée à la terre des ancêtres donnée par Dieu et au culte du temple. Ainsi, l’éloignement de ces réalités était compris comme une rupture de la relation à Dieu.
Ceux qui sont restés au pays ne manquent pas de le rappeler aux déportés! Et ils en rajoutent une couche en leur disant : «Restez où vous êtes!» Ces propos ont le goût amer d’une excommunication pure et dure.
C’est sur ce point que Dieu, par la bouche du prophète, va remettre en quelque sorte «l’église au milieu du village». Façon nouvelle de voir qui s’oppose à cette ancienne conception de la présence de Dieu : pour les déportés, «j’ai été un sanctuaire dans les pays où ils sont allés» (v. 16). Ainsi apparaît une nouvelle compréhension de la présence de Dieu qui n’est plus confinée dans les limites étroites d’un pays ou d’un sanctuaire. On peut entendre dans cette déclaration une préfiguration de l’universalité de la foi, conviction fondamentale de la foi chrétienne. Le Seigneur est présent là où le croyant invoque Dieu et confesse son nom, sans autre préalable.
Plus largement : Quelle que soit sa situation, le croyant peut se tourner vers Dieu et être assuré de son écoute et de sa présence, même s’il a laissé les événements de la vie l’éloigner de cette Présence qui, elle, se tient toujours proche, ne rejette ni ne se laisse rejeter jamais.