36
Mais de leur bo
uche ils le trompaient,
de leur l
angue ils lui mentaient.
37
Leur cœur n’était pas const
ant envers lui ;
ils n’étaient pas fid
èles à son alliance.
38
Et lui, m
iséricordieux,
au lieu de détru
ire, il pardonnait ;
maintes fois, il ret
int sa colère
au lieu de réveill
er sa violence.
39
Il se rappelait : ils ne s
ont que chair,
un souffle qui s’en v
a sans retour.
40
Que de fois au dés
ert ils l’ont bravé,
offensé d
ans les solitudes !
41
De nouveau ils t
entaient Dieu,
ils attristaient le S
aint d’Israël.
42
Ils avaient oubli
é ce jour
où sa main les sauv
a de l’adversaire.
~
43
Par ses signes il frapp
a l’Égypte,
et le pays de Tan
is par ses prodiges.
44
Il transforme en s
ang l’eau des fleuves
et les ruisseaux, pour qu’ils ne b
oivent pas.
45
Il leur envoie une verm
ine qui les ronge,
des grenouilles qui inf
estent tout.
46
Il livre les réc
oltes aux sauterelles
et le fruit de leur trav
ail aux insectes.
47
Il ravage leurs v
ignes par les grêlons
et leurs figui
ers par le gel.
48
Il abandonne le bét
ail à la grêle
et les troupea
ux à la foudre.
49
Il lâche sur eux le feu de sa colère,
indignation, fure
ur, effroi, *
il envoie des
anges de malheur.
50
Il ouvre la route à sa colère,
il abandonne leur
âme à la mort, *
et livre leur v
ie à la peste.
51
Il frappe tous les fils aîn
és de l’Égypte,
sous les tentes de Cham, la fle
ur de sa race.
52
Tel un berger, il condu
it son peuple,
il pousse au dés
ert son troupeau.
Commentaire
Chère Marie Magdeleine,
Comment peux-tu dire du Seigneur, ce « Dominus » qui domine tout, qu’on l’aurait « enlevé » d’ici pour le « mettre » ailleurs, comme un pieux bibelot?
Avec quelle ardeur tu cherches ton Sauveur !
Tu l’as suivi vivant, tu l’as pleuré mourant… Maintenant mort, que feras-tu ? Mort, l’est-il tout entier ? Pour toujours ? Ton cœur te dit là-dessus des choses étranges, des événements qu’il avait prédits lui-même. D’ailleurs, selon ce récit en tout cas, tu n’apportes pas les aromates de l’embaumement. Lapsus ? Il y a au fond de ton cœur quelque chose que tu ne parviens pas à dire. Car ce n’est pas ainsi qu’on cherche un mort…
En tout cas, ton cri de femme fait courir des hommes ! Course épique entre un jeune qui court et un vieux qui sait. Qui des deux osera entrer le premier ? Qui verra et qui croira ?
Au sépulcre de cette compétition, c’est la fraternité qui ressuscite.
« On ne cherche pas Dieu en marchant, ni en courant, mais en le désirant, dit Bernard de Clairvaux (12e s.). Le bonheur de l’avoir trouvé n’affaiblit pas le saint désir, mais au contraire le fait grandir. Est-ce que la consommation de la joie conduit à l’extinction du désir ? Vous voici donc comblés d’une double grâce : son amour, votre désir. »
O Christ, tu ressuscites continuellement lorsque, en nous, une seule de tes paroles rencontre notre quotidien. C’est comme une source dans nos déserts intérieurs et un parfum de printemps dans des projets qui refleurissent !