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Seigneur, corrige-moi sans colère3
Tes flèches m’ont frappé,4
Rien n’est sain dans ma chair sous ta fureur,5
Oui, mes péchés me submergent,6
Mes plaies sont puanteur et pourriture :7
Accablé, prostré, à bout de forces,8
La fièvre m’envahit jusqu’aux moelles,9
Brisé, écrasé, à bout de forces,10
Seigneur, tout mon désir est devant toi,11
Le cœur me bat, ma force m’abandonne,12
Amis et compagnons se tiennent à distance,
Commentaire
« À l’orgueilleux redoutable, au plus humble propice »
Poussant ses troupeaux et leur préparant pour fourrage les fruits du sycomore (7,14) – des activités basiques ! – Amos entend de la part de Dieu des choses étonnantes et, semble-t-il, contradictoires.
La manière dont il « voit » Dieu se manifester est d’abord décrite sous des traits catastrophiques : ébranlement de la terre, crues et décrues du Nil, c’est irrésistible ! Et cependant ce même Dieu se manifeste avec autant de majesté dans son œuvre créatrice : architecte de son propre palais, ingénieur de la voûte protégeant le monde contre les eaux supérieures – selon la cosmologie du temps – législateur des lois naturelles qui transforme les océans dévastateurs en pluies fécondantes.
Dans les phénomènes qui jettent les hommes sous l’emprise de la mort comme dans ceux qui leur garantissent la sécurité vitale se manifeste la puissance d’un seul et même Dieu.
C’est ce Dieu qu’Israël doit s’apprêter à rencontrer.
Il ne doit pas croire que, aux yeux de l’Eternel, il ait plus de mérite que le plus étranger des peuples – ces étranges Couchites, des Etiophiens – ni se prévaloir de passe-droits dont il bénéficierait au jour du Jugement. La volonté de Dieu en a simplement fait un peuple pilote pour guider les autres et marcher avec eux sur la voie du Salut. Et voilà que c’est bien mal parti !...
Pourtant, la condamnation ne concerne pas tout Israël, mais ceux seulement dont les paroles et les agissements révèlent la folle assurance d’échapper immanquablement au malheur. Et voilà une lueur d’espérance pour le jour où Dieu séparera les brebis des boucs (Mt 25, 32)…