1
Garde-m
oi, mon Dieu :
j’ai fait de t
oi mon refuge.
2
J’ai dit au Seigneur : « Tu
es mon Dieu !
Je n’ai pas d’autre bonhe
ur que toi. »
3
Toutes les idoles du pays,
ces die
ux que j’aimais, †
ne cessent d’ét
endre leurs ravages, *
et l’on se r
ue à leur suite.
4
Je n’irai pas leur offrir le s
ang des sacrifices ; *
leur nom ne viendra p
as sur mes lèvres !
5
Seigneur, mon part
age et ma coupe :
de toi dép
end mon sort.
6
La part qui me revi
ent fait mes délices ;
j’ai même le plus b
el héritage !
7
Je bénis le Seigne
ur qui me conseille :
même la nuit mon cœ
ur m’avertit.
8
Je garde le Seigneur devant m
oi sans relâche ;
il est à ma droite : je su
is inébranlable.
9
Mon cœur exulte, mon
âme est en fête,
ma chair elle-même rep
ose en confiance :
10
tu ne peux m’abandonn
er à la mort
ni laisser ton ami v
oir la corruption.
11
Tu m’apprends le chem
in de la vie : †
devant ta face, débordem
ent de joie !
À ta droite, éternit
é de délices !
Commentaire
Refuser de croire … pour sauver sa religion !
Ce passage fait penser à un bilan qui évalue la manière dont les Juifs ont reçu le témoignage de Jésus. Résultat plutôt mitigé ! La révélation du Christ n’a été reçue que par une minorité de Juifs …
Aussi Jésus condamne-t-il ce refus en leur adressant les paroles dures que le prophète Esaïe avait adressées au peuple 8 siècles auparavant. Prenant la liberté de détacher ces paroles de leur contexte historique, il les utilise comme l’expression d’une préfiguration de leur refus du Messie. C’est un constat d’échec : ni ces paroles, ni les signes opérés par Jésus n’auront suffi à susciter ou réveiller leur foi.
Ou alors, comme le signale Jean, beaucoup ont refoulé leur foi en Jésus le Messie de peur de perdre leur identité religieuse et d’être mis au ban de la communauté juive. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé une vingtaine d’années avant la rédaction de l’évangile de Jean.
À cause de quoi n’osons-nous pas dire ce que nous croyons ? Les dirigeants avaient peur d’être exclus de la synagogue. Mais nous, quelle est la perspective d’exclusion qui nous effraie ? Philippe Baud, aumônier des étudiants, tient ce propos : « Essayez de dire, dans un dîner, que vous vous êtes converti au bouddhisme. Vous devenez un convive passionnant, le centre du cercle pendant un bon moment de la soirée. Mais dites vos convictions de chrétien : un silence gêné accueille ce propos incongru. Au plan intellectuel, vous n’êtes plus un interlocuteur valable ».
Pour conclure, Jésus rappelle haut et fort qu’il ne se prêche pas lui-même, mais que tant sa personne que ses paroles et ses signes ont pour but ultime de renvoyer à Dieu lui-même. Mettre sa foi en lui Jésus n’a de sens que dans la mesure où cette foi renvoie à Dieu, par ricochet.
Et de rappeler que la finalité de cette médiation du Christ n’est pas de juger l’humanité mais de la sauver et de la réorienter vers la vie éternelle.