1
Bénis le Seigne
ur, ô mon âme ;
Seigneur mon Die
u, tu es si grand !
Revêt
u de magnificence,
2
tu as pour mantea
u la lumière !
Comme une tenture, tu dépl
oies les cieux,
3
tu élèves dans leurs ea
ux tes demeures ;
des nuées, tu te f
ais un char,
tu t’avances sur les
ailes du vent ;
4
tu prends les v
ents pour messagers,
pour serviteurs, les fl
ammes des éclairs.
5
Tu as donné son ass
ise à la terre :
qu’elle reste inébranl
able au cours des temps.
6
Tu l’as vêtue de l’ab
îme des mers :
les eaux couvraient m
ême les montagnes ;
7
à ta menace, elles pr
ennent la fuite,
effrayées par le tonn
erre de ta voix.
8
Elles passent les montagnes, se r
uent dans les vallées
vers le lieu que tu leur
as préparé.
9
Tu leur imposes la lim
ite à ne pas franchir :
qu’elles ne reviennent jam
ais couvrir la terre.
10
Dans les ravins tu fais jaill
ir des sources
et l’eau chemine aux cre
ux des montagnes ;
11
elle abreuve les b
êtes des champs :
l’âne sauvage y c
alme sa soif ;
12
les oiseaux séjo
urnent près d’elle :
dans le feuillage on ent
end leurs cris.
~
13
De tes demeures tu abre
uves les montagnes,
et la terre se rassasie du fru
it de tes œuvres ;
14
tu fais pousser les prair
ies pour les troupeaux,
et les champs pour l’h
omme qui travaille.
De la terre il t
ire son pain :
15
le vin qui réjou
it le cœur de l’homme,
l’huile qui adouc
it son visage,
et le pain qui fortif
ie le cœur de l’homme.
Commentaire
Tous prophètes!
Dans ce récit qui s’alimente à des sources historiques multiples, l’accent est mis sur la bienveillance de Dieu à l’égard de Moïse: à celui qu’il a choisi pour porter la charge du peuple, il accorde des aides.
Ici, l’exaucement se présente comme un véritable secours autant qu’une catéchèse: il dit la nature de la prière, la compréhension qu’a de lui-même celui qui prie – Moïse ose dire sa lassitude et son épuisement. Oui, comment pourrait-il poursuivre la route avec si peu de force en regard de l’exigeante mission qui lui est confiée? Certes, il y a de la révolte dans la prière de Moïse mais celle-ci n’est pas un cri dans le vide, elle est adressée à Celui qui peut aider, qui a déjà souvent aidé.
Dans l’exaucement que Dieu accorde à Moïse, il y a plus qu’un exaucement personnel: il y a aussi l’institution des prophètes.
Celle-ci est l’indice d’une déficience autant que le moyen d’y remédier: le peuple que Dieu sauve ne vit pas en communion avec lui; alors c’est vers ce peuple séparé, qui devient un fardeau, que Dieu une fois de plus se tourne et investit à frais nouveaux en lui donnant des prophètes. Des porte-parole autant que des signaux vivants, des avant-coureurs d’un peuple appelé à être l’avant-garde de l’humanité à la rencontre de Dieu.
«Si seulement ils étaient tous prophètes!» s’écrie Moïse (29). Vœu réalisé – quoique d’une manière qui diffère un peu du vœu exprimé: «Vous formerez une communauté de prêtres saints» dira plus tard l’apôtre Pierre (1 P 2,5).