1
Seigneur, éco
ute la justice ! †
Entends ma plainte, accu
eille ma prière :
mes lèvres ne m
entent pas.
2
De ta face, me viendr
a la sentence :
tes yeux verr
ont où est le droit.
3
Tu sondes mon cœur, tu me vis
ites la nuit, †
tu m’éprouves, sans ri
en trouver ;
mes pensées n’ont pas franch
i mes lèvres.
4
Pour me conduire sel
on ta parole,
j’ai gardé le chem
in prescrit ;
5
j’ai tenu mes p
as sur tes traces :
jamais mon pi
ed n’a trébuché.
6
Je t’appelle, toi, le Die
u qui répond :
écoute-moi, ent
ends ce que je dis.
7
Montre les merv
eilles de ta grâce, *
toi qui libères de l’agresseur
ceux qui se réfug
ient sous ta droite.
8
Garde-moi comme la prun
elle de l’œil ;
à l’ombre de tes
ailes, cache-moi,
9
loin des méch
ants qui m’ont ruiné,
des ennemis mort
els qui m’entourent.
10
Ils s’enferment d
ans leur suffisance ;
l’arrogance à la bo
uche, ils parlent.
11
Ils sont sur mes pas : mainten
ant ils me cernent,
l’œil sur moi, pour me jet
er à terre,
12
comme des lions pr
êts au carnage,
de jeunes fauves tap
is en embuscade.
13
Lève-toi, Seigneur, affronte-l
es, renverse-les ;
par ton épée, libère-m
oi des méchants.
14
Que ta main, Seigneur, les excl
ue d’entre les hommes, *
hors de l’humanité, hors de ce monde :
tel soit le s
ort de leur vie !
Réserve-leur de qu
oi les rassasier : †
que leurs fils en s
oient saturés,
qu’il en reste enc
ore pour leurs enfants !
15
Et moi, par ta justice, je verr
ai ta face :
au réveil, je me rassasier
ai de ton visage.
Commentaire
Que toute langue l'affirme: Jésus-Christ est Seigneur!
Ces sept versets sont peut-être un texte liturgique ou un cantique de l'Eglise primitive.
Le verset 6 mérite quelque explication.
Christ est tellement égal à Dieu qu'il n'a nullement besoin de faire de son égalité avec lui l'objet d'une défense acharnée. Quand on est absolument sûr de détenir quelque chose, on n'a pas besoin de le tenir avec des gestes de voleur! Le Fils de Dieu ne sacrifie pas son égalité avec Dieu, mais s'en libère. Ce verset illustre et éclaire le fameux «et la Parole a été faite chair» du prologue de Jean (Jean 1,14; voir Romains 8,3).
Tel un voile, cet abaissement volontaire couvre totalement la majesté divine.
Ce qui apparaît à nos regards durant le ministère terrestre du Christ, c'est l'image d'un être absolument humain, avec toute la précarité, l'ambiguïté et l'obscurité d'une existence humaine individuelle.
Le Christ ne se tient pas sur un sommet humain. Il n'est pas là où certains chrétiens de Philippes semblent se trouver, là où l'on se dispute à propos d'honneurs, de préséances, de droits, de valeurs …
Ainsi, on comprend mieux les premiers versets de ce chapitre et l'extraordinaire cohérence de la pensée paulinienne! Si nous prenons pour modèle l'humilité de Christ, l'unité avec les frères en la foi sera facile à réaliser, parce que chacun cherchera en premier lieu non ses propres intérêts, mais ceux de Jésus-Christ et du prochain.