2
Seigneur, ent
ends ma prière :
que mon cri parvi
enne jusqu’à toi !
3
Ne me cache p
as ton visage
le jour où je su
is en détresse !
Le jour où j’app
elle, écoute-moi ;
viens v
ite, réponds-moi !
4
Mes jours s’en v
ont en fumée,
mes os comme un brasi
er sont en feu ;
5
mon cœur se dessèche comme l’h
erbe fauchée,
j’oublie de mang
er mon pain ;
6
à force de cri
er ma plainte,
ma peau c
olle à mes os.
7
Je ressemble au corbea
u du désert,
je suis pareil à la hul
otte des ruines :
8
je v
eille la nuit,
comme un oiseau solit
aire sur un toit.
9
Le jour, mes ennem
is m’outragent ;
dans leur rage contre m
oi, ils me maudissent.
10
La cendre est le p
ain que je mange,
je mêle à ma boiss
on mes larmes.
11
Dans ton indignati
on, dans ta colère,
tu m’as sais
i et rejeté :
12
l’ombre g
agne sur mes jours,
et moi, je me dess
èche comme l’herbe.
~
13
Mais toi, Seigneur, tu es l
à pour toujours ;
d’âge en âge on fera mém
oire de toi.
14
Toi, tu montreras ta tendr
esse pour Sion ;
il est temps de la prendre en pitié : l’he
ure est venue.
15
Tes serviteurs ont piti
é de ses ruines,
ils aiment j
usqu’à sa poussière.
16
Les nations craindront le n
om du Seigneur,
et tous les rois de la t
erre, sa gloire :
17
quand le Seigneur rebâtir
a Sion,
quand il apparaîtr
a dans sa gloire,
18
il se tournera vers la pri
ère du spolié,
il n’aura pas mépris
é sa prière.
Commentaire
Aimer, c’est tout de même exiger !
Telles sont les paroles que Nahoum avait à proclamer contre Ninive ! Elles étaient plus explicites et violentes que celles de Jonas, et pourtant il ne s’est pas défilé. On comprendrait qu’il eût été tenté de se soustraire à cette mission ! Ceux qui étaient visés devaient être terrorisés ou furieux. Aujourd’hui, de tels propos nous heurtent. D’une part parce qu’ils sont dénués de diplomatie et d’autre part parce que nous ne sommes plus habitués à entendre Dieu parler de manière si menaçante. Dieu aurait-il changé de langage ? A moins que ce soit nous qui lui prêtons un ton plus doux et des propos plus patients.
Cependant, Dieu tient toujours les mêmes propos. Il ne peut pas se taire lorsqu’il voit au sein de la société humaine « sortir celui qui trame le mal » et ceux qui « ne sont plus que ronces entrelacées »… Nous non plus ne devrions pas nous taire.
Le Christ ne nous envoie pas allumer les feux de la violence, mais il compte sur nous cependant pour dénoncer et fustiger ceux qui servent les puissances de mort. Dieu a choisi de nous conduire vers la vie. Ce n’est pas seulement un chemin de confiance et d’espérance, c’est également celui de l’exigence.