1
Alléluia !
Heureux qui cr
aint le Seigneur,
qui aime entièrem
ent sa volonté !
2
Sa lignée sera puiss
ante sur la terre ;
la race des j
ustes est bénie.
3
Les richesses affl
uent dans sa maison :
à jamais se maintiendr
a sa justice.
4
Lumière des cœurs droits,
il s’est lev
é dans les ténèbres,
homme de justice, de tendr
esse et de pitié.
5
L’homme de bien a piti
é, il partage ;
il mène ses aff
aires avec droiture.
6
Cet homme jam
ais ne tombera ;
toujours on fera mém
oire du juste.
7
Il ne craint pas l’ann
once d’un malheur :
le cœur ferme, il s’appu
ie sur le Seigneur.
8
Son cœur est confi
ant, il ne craint pas :
il verra ce que val
aient ses oppresseurs.
9
À pleines mains, il d
onne au pauvre ; †
à jamais se maintiendr
a sa justice,
sa puissance grandir
a, et sa gloire !
10
L’impie le v
oit et s’irrite ; †
il grince des d
ents et se détruit.
L’ambition des imp
ies se perdra.
Commentaire
Je regardai, je regardai encore …
C’est le passé simple de l’instantané – une suite d’instantanés – et non la continuité routinière de l’imparfait. Le « cantique nouveau » – expression biblique – est celui qui retentit toujours pour inaugurer une nouvelle étape, et même un tournant radical, de l’histoire du salut ; composé tout exprès, il sort en « Première mondiale » avec toute la pompe et la tonitruance des musiques princières.
Les 144'000 musiciens – encore la mise en facteurs de nombres symboliques évoquant à la fois la délimitation du peuple élu et la destination « tous ménages » du message qu’il porte – musiciens tout de neuf vêtus pour l’occasion, eux aussi, sont vierges de tout péché – d’une virginité volontariste (4-5) mais refaite dans le sang de l’Agneau.
Une autre image évoque « la moisson de la justice », image – biblique, comme la vendange – de la colère de Dieu. Il est évident que de telles images ne sont pas faites pour rendre l’Apocalypse sympathique à tous ! Le monde vit, soutenu tant bien que mal par la devise qu’il s’est gratuitement forgée : tout finira bien par s’arranger un jour ; l’évolutionnisme universel, cette coriace mystique de l’humanité, est mise hors combat. Ne crions pas à une férocité tout droit venue de l’Ancien Testament : ce message se lit, même avec une pointe de sourire, dans les paraboles de l’Evangile.
« Nous ne pouvons pas désigner d’emblée les païens comme perdus. Nous savons simplement ceci : ils n’ont pas encore entendu l’Evangile. Nous oui. Alors, allons à eux et annonçons-le-leur. L’Eglise a reçu ordre de mission et non de spéculation. » (Karl Barth).