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Pourtant, Dieu, mon roi dès l’origine,13
c’est toi qui fendis la mer par ta puissance,14
toi qui écrasas la tête de Léviathan15
toi qui ouvris les torrents et les sources,16
À toi le jour, à toi la nuit,17
C’est toi qui fixas les bords de la terre ;18
Rappelle-toi : l’ennemi a méprisé ton nom,19
Ne laisse pas la Bête égorger ta Tourterelle,20
Regarde vers l’Alliance : la guerre est partout ;21
Que l’opprimé échappe à la honte,22
Lève-toi, Dieu, défends ta cause !23
N’oublie pas le vacarme que font tes ennemis,
Commentaire
L'intention derrière les actes
Décidément, la réflexion de Paul ressemble à un jeu de poupées russes : chaque question en contient une autre à laquelle il faut répondre.
A partir du moment où Dieu choisit, surgit dans l’esprit humain la question d'une possible injustice. Car il est vrai que la justice des autocrates – et Dieu, pour beaucoup, se définit ainsi … – est toujours entachée de privilèges et de préférences injustifiables.
Deux éléments viennent aider à la compréhension.
D'abord l'endurcissement, mot difficilement acceptable quand on se trouve face à un Dieu d'amour. Reprenant l'adresse de Dieu à Pharaon en Exode 9,16, nous comprenons que Dieu prend acte de la position de Pharaon et l'utilise – voire la laisse se développer jusqu'au bout – pour montrer qu'en fin de compte, c'est encore à lui, à Dieu, qu'appartient la décision finale, en l'occurrence le geste libérateur de son peuple ou la miséricorde, pour reprendre les mots de Paul.
En fait, la Parole de Dieu révèle l'endurcissement mais ne le provoque pas. Elle met l'humain en face de lui-même et lui propose un chemin de conversion, de grâce.
Le second élément vient de la parabole du potier, lequel détient tous les critères esthétiques ou commerciaux qui ont présidé au choix de la forme et de l'usage à venir de sa poterie. De la même manière, l'humain ne détient, pas plus que le vase, les critères à son propos. Le but de Dieu est de réaliser sa promesse, même si sa manière ne correspond pas aux critères humains.
Patience, les prophètes l'ont dit : la miséricorde triomphera.