145
J’appelle de tout mon cœur : réponds-moi ;146
Je t’appelle, Seigneur, sauve-moi ;147
Je devance l’aurore et j’implore :148
Mes yeux devancent la fin de la nuit149
Dans ton amour, Seigneur, écoute ma voix :150
Ceux qui poursuivent le mal s’approchent,151
Toi, Seigneur, tu es proche,152
Depuis longtemps je le sais :
Commentaire
Ma colère va s’enflammer!
La mention d’un Dieu en colère nous heurte. Et il y a de quoi, les Eglises ont si souvent instrumentalisé cette image au profit de leur propre pouvoir sur les humains que l’on a du mal à supporter un tel langage.
Pourtant, je préfère un Dieu en colère à un Dieu sans émotions. Un Dieu en colère est un Dieu proche, ma situation et mes actes ne lui sont pas indifférents; je peux donc interagir avec lui, c’est plutôt une bonne nouvelle, non?
Alors, si nous laissions de côté la question de la colère de Dieu pour nous intéresser au dialogue entre Moïse et Dieu? Il est au cœur de ce passage, il en est l’enjeu.
Ce dialogue met en scène la véritable puissance de la prière. Non pas comme un rituel magique qui donne de la force à l’humain, mais comme une ouverture à un dialogue authentique avec Dieu: un vrai face-à-face où chacun admet que l’autre puisse le faire bouger et changer. Et cela marche!
Tu te mets parfois en colère, ô Dieu … Ne permets pourtant pas que je m’institue représentant de ta colère! Ne me laisse pas errer en des dérives violentes: institue-moi plutôt en avocat de mes frères, de mes sœurs, devant toi.