2
Dieu, nous av
ons entendu dire, †
et nos pères nous
ont raconté, *
quelle action tu accompl
is de leur temps,
aux jo
urs d’autrefois.
3
Toi, par ta main, tu as déposséd
é les nations, †
et ils p
urent s’implanter ; *
et tu as malmen
é des peuplades,
et ils p
urent s’étendre.
4
Ce n’était pas leur épée qui posséd
ait le pays, †
ni leur bras qui les rend
ait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumi
ère de ta face,
c
ar tu les aimais.
5
Toi, Dieu, tu
es mon roi, *
tu décides des vict
oires de Jacob :
6
avec toi, nous batti
ons nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasi
ons nos adversaires.
7
Ce n’est pas sur mon
arme que je compte,
ni sur mon ép
ée, pour la victoire.
8
Tu nous as donné de v
aincre l’adversaire,
tu as couvert notre ennem
i de honte.
9
Dieu était notre lou
ange, tout le jour :
sans cesse nous rendions gr
âce à ton nom.
~
10
Maintenant, tu nous humil
ies, tu nous rejettes,
tu ne sors plus av
ec nos armées.
11
Tu nous fais pli
er devant l’adversaire,
et nos ennemis emp
ortent le butin.
12
Tu nous traites en bét
ail de boucherie,
tu nous disperses parm
i les nations.
13
Tu vends ton pe
uple à vil prix,
sans que tu g
agnes à ce marché.
14
Tu nous exposes aux sarc
asmes des voisins,
aux rires, aux moquer
ies de l’entourage.
15
Tu fais de nous la f
able des nations ;
les étrangers ha
ussent les épaules.
Commentaire
Je ne suis pas meilleur que mes pères
Elie a gagné et perdu, tout à la fois. Gagné au Carmel, mais sans que rien ne change finalement. Jézabel la puissante ne va pas se laisser faire, elle menace à son tour... et Elie ne veut plus vivre, à quoi bon? «Qu’est-ce que mon ministère a changé? Je ne suis pas meilleur que mes pères». Travaillée par Marion Muller-Collard dans son livre "Le complexe d’Elie", cette phrase met à mal l’image même du progrès, de notre sentiment d’avancer dans l’histoire et d’avoir une vie meilleure. Aujourd’hui en particulier, beaucoup ne croient plus au progrès, à la croissance et à notre intelligence pour surmonter les difficultés. Et nous arrivons à ce constat assez réaliste que nous ne sommes pas Dieu, et que nous ne réussissons pas mieux que nos pères (et plutôt moins bien, peut-être) à faire bouger les choses. Il y a de quoi se sentir découragé, et pourtant Dieu nous appelle à nous laisser rencontrer, nourrir, réparer. Il nous invite à reprendre force et courage, il a encore besoin de nous, et nous avons à apprendre le lâcher prise et la confiance, dans le calme et le silence, à l’écoute du subtil bruit du silence.