Samedi 16 Mars 2024

Temps

Temps du carême

Semaine

Samedi de la quatrième semaine

Complément

Psaume

Psaume 26 (25)

J’aime la maison que tu habites

1
Seigneur, rends-moi justice :
 
 j’ai marché sans faillir. *
 
Je m’appuie sur le Seigneur,
 
 et ne faiblirai pas.
2
Éprouve-moi, Seigneur, scrute-moi, *
 
passe au feu mes reins et mon cœur.

3
J’ai devant les yeux ton amour,
 
je marche selon ta vérité.
4
Je ne m’assieds pas chez l’imposteur,
 
je n’entre pas chez l’hypocrite.
5
L’assemblée des méchants, je la hais,
 
je ne m’assieds pas chez les impies.

6
Je lave mes mains en signe d’innocence
 
pour approcher de ton autel, Seigneur,
7
pour dire à pleine voix l’action de grâce
 
et rappeler toutes tes merveilles.
8
Seigneur, j’aime la maison que tu habites,
 
le lieu où demeure ta gloire.

9
Ne m’inflige pas le sort des pécheurs,
 
le destin de ceux qui versent le sang :
10
ils ont dans les mains la corruption ;
 
leur droite est pleine de profits.

11
Oui, j’ai marché sans faillir :
 
libère-moi ! prends pitié de moi !
12
Sous mes pieds le terrain est sûr ;
 
dans l’assemblée je bénirai le Seigneur.

Lectures du jour


Job, Chap. 19, v. 13-29

13
Mes parents, Dieu les a éloignés de moi. Ceux qui me connaissent font tout pour m'éviter.
14
Ceux qui sont proches de moi ont disparu, et mes amis m'ont oublié.
15
Mes invités et mes servantes me traitent comme un étranger. Pour eux, je suis quelqu'un de gênant.
16
J'appelle mon serviteur, il ne répond pas, même quand je le supplie.
17
Ma femme ne supporte plus mon odeur, et je dégoûte mes propres frères.
18
Même les petits enfants me méprisent. Quand je me mets à parler, ils se moquent de moi.
19
Tous mes meilleurs amis me détestent, tous ceux que j'aimais se tournent contre moi.
20
Je n'ai plus que la peau et les os et je suis presque mort.
21
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous, mes amis. Oui, la main de Dieu m'a frappé !
22
Vous me faites souffrir comme Dieu. Pourquoi donc ? Est-ce que vous n'êtes pas fatigués de me démolir ?
23
Je voudrais qu'on mette mes paroles par écrit, qu'on les inscrive dans un livre.
24
Si seulement on pouvait les graver dans la pierre pour toujours, avec un ciseau en fer et une pointe de plomb !
25
Moi, je le sais : mon défenseur est vivant, et à la fin, il se dressera sur la terre.
26
Après que ma peau sera détruite, moi-même en personne, je verrai Dieu.
27
Oui, je le verrai moi-même de mes yeux, c'est moi qui le verrai et non un autre. Que ce moment arrive vite ! Je brûle d'impatience.
28
Vous vous demandez peut-être : "Comment poursuivre Job ? Qu'est-ce que nous allons bien trouver pour lui faire un procès ?"
29
Eh bien, tremblez de peur, vous mourrez par l'épée. En effet, vous méritez la mort en me poursuivant de cette manière. Vous devez le savoir : c'est Dieu qui vous jugera. "

Commentaire

Parce que je ne suis pas fou.

«Arrêtez, je n’en peux plus, vous êtes trop nombreux et trop forts, Dieu et vous, contre moi.»
A ce stade, on pourrait croire que Job – comme une personne en situation de «syndrome post-traumatique» – aurait envie, à bout de souffle, de se conformer à la pression de son entourage, se couler dans le moule du «tu as tort, c’est de ta faute, tu t’es trompé!». Pour essayer de souffrir un peu moins.
Mais non! – Sa protestation, qui est aussi le signe qu’il a perdu, le signe que les autres sont plus forts: qu’on l’écrive en encre indélébile, qu’on la taille dans le roc! Pas pour prouver, plus tard, que ce qu’il a dit était vrai. Pour prouver qu’il l’a vraiment dit. Qu’il n’était pas fou.
Ecrire pour faire durer ce cri et cette folie, qui réclament le droit d’être reconnus comme raisonnables: c’est le pari de l’incroyable poète, ou des poètes, qui ont ciselé le texte du livre de Job. C’est aussi fou, ou aussi raisonnable, que de dire: «Je sais que mon Rédempteur est vivant.» Quelqu’un me défendra.
Mon Rédempteur est vivant, quelque part très loin. Qu’il me protège, et qu’il protège en moi ce désespoir et cet espoir, ces minuscules flammes qui tremblent en moi.

Sujets de prière

Oraison

A travers le combat de la foi, Seigneur,
ta grâce déjà nous guérit et nous prépare à ton Royaume;
nous te confions les jours et les heures de notre vie
pour que tu les orientes vers leur plénitude éternelle,
par le Christ, notre Seigneur.

Cantique 61 (du recueil Alléluia)

Ecoute-moi quand je crie