13
De tes demeures tu abre
uves les montagnes,
et la terre se rassasie du fru
it de tes œuvres ;
14
tu fais pousser les prair
ies pour les troupeaux,
et les champs pour l’h
omme qui travaille.
De la terre il t
ire son pain :
15
le vin qui réjou
it le cœur de l’homme,
l’huile qui adouc
it son visage,
et le pain qui fortif
ie le cœur de l’homme.
16
Les arbres du Seigne
ur se rassasient,
les cèdres qu’il a plant
és au Liban ;
17
c’est là que vient nich
er le passereau,
et la cigogne a sa mais
on dans les cyprès ;
18
aux chamois, les ha
utes montagnes,
aux marmottes, l’abr
i des rochers.
19
Tu fis la lune qui m
arque les temps
et le soleil qui connaît l’he
ure de son coucher.
20
Tu fais descendre les tén
èbres, la nuit vient :
les animaux dans la for
êt s’éveillent ;
21
le lionceau rug
it vers sa proie,
il réclame à Die
u sa nourriture.
22
Quand paraît le sol
eil, ils se retirent :
chacun g
agne son repaire.
23
L’homme s
ort pour son ouvrage,
pour son trav
ail, jusqu’au soir.
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Commentaire
Un salut qui vient de la marge
Dans la religion d'Israël, le prêtre tenait un rôle capital: préposé au service du temple il avait, notamment, la charge d'offrir des sacrifices au nom des fidèles pour invoquer en leur nom le pardon des péchés. Il avait donc la position d'un intermédiaire indispensable entre Dieu et les hommes. Cette fonction - héréditaire et réservée aux descendants de la tribu de Lévi - avait été instituée par la Loi et trouvait sa justification dans son origine, l'enseignement de Moïse.
Or cette institution a fait faillite. L'auteur se contente ici de le constater, il s'expliquera au chapitre 9 sur les raisons de cet échec.
Pour l'heure, il affirme que la prêtrise selon l'ordre ancien était absolument incapable de produire ce pour quoi elle avait été instituée: accorder le pardon, de telle sorte que les hommes retrouvent et gardent réellement accès à Dieu.
Voilà pour l'argumentation, mais il y a plus. Le Christ «n'accède pas à la prêtrise en vertu d'une loi de filiation humaine mais en vertu de la puissance d'une vie indestructible» ( verset 16). Une fois de plus, Dieu bouscule ce qui est établi. Un «outsider», un «marginal» est choisi pour grand prêtre en la personne mystérieuse et fugitive de Melkisedek. Et c'est encore chez les marginaux, au sein d'un peuple méprisé et d'une famille obscure que va naître et paraître le prêtre d'éternité, Jésus appelé le Christ.
Jésus n'est pas de la tribu de Lévi. Il est don de Dieu. Dès lors la Loi perd son importance dans le processus du salut. Seul est décisif l'accueil que nous réservons à l'Evangile et notre attachement en pensées, en paroles et en actes à la personne de Jésus le Christ.