2
En toi, Seigne
ur, j’ai mon refuge ;
garde-moi d’être humili
é pour toujours.
~
Dans ta justice, l
ibère-moi ;
3
écoute, et vi
ens me délivrer.
Sois le roch
er qui m’abrite,
la maison fortifi
ée qui me sauve.
4
Ma forteresse et mon r
oc, c’est toi :
pour l’honneur de ton nom,
tu me gu
ides et me conduis.
5
Tu m’arraches au fil
et qu’ils m’ont tendu ;
oui, c’est t
oi mon abri.
6
En tes mains je rem
ets mon esprit ;
tu me rachètes, Seigneur, Die
u de vérité.
7
Je hais les adorate
urs de faux dieux,
et moi, je suis s
ûr du Seigneur.
8
Ton amour me fait dans
er de joie :
tu vois ma misère et tu s
ais ma détresse.
9
Tu ne m’as pas livré aux m
ains de l’ennemi ;
devant moi, tu as ouv
ert un passage.
~
10
Prends pitié de m
oi, Seigneur,
je su
is en détresse. *
La douleur me r
onge les yeux,
la g
orge et les entrailles.
11
Ma vie s’ach
ève dans les larmes,
et mes ann
ées, dans les souffrances. *
Le péché m’a fait p
erdre mes forces,
il me r
onge les os.
12
Je suis la risée de mes adversaires
et même de mes voisins, †
je fais pe
ur à mes amis *
(s’ils me voient dans la r
ue, ils me fuient).
13
On m’ignore comme un m
ort oublié, *
comme une ch
ose qu’on jette.
14
J’entends les calomn
ies de la foule :
de tous côt
és c’est l’épouvante. *
Ils ont tenu cons
eil contre moi,
ils s’accordent pour m’ôt
er la vie.
~
15
Moi, je suis sûr de t
oi, Seigneur, †
je dis : « Tu
es mon Dieu ! » *
16
Mes jours sont dans ta m
ain : délivre-moi
des mains host
iles qui s’acharnent.
17
Sur ton serviteur, que s’illum
ine ta face ; †
sauve-m
oi par ton amour. *
Commentaire
Approchez, rassemblez-vous, écoutez !
« Je suis au point de départ et encore à l’arrivée » (12) évoque cette expression chère à l’Apocalypse (22,13) : « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin ». C’est dire le caractère « compact » de l’Etre divin, la continuité qui relie l’intention à l’action et son aboutissement.
Pour un peuple que les revers ont rendu timide et dubitatif, cela sonne comme le réveil de la foi en un Dieu qui ne se laisse pas arrêter en chemin : il invite les Israélites à le suivre dans son dessein de reconstruction.
Il est vrai que l’artisan de ce projet, cet « ami » (14) dont Dieu parle par la bouche du prophète, Cyrus, n’offre à vues humaines pas toutes les garanties de sécurité : il n’est pour Israël que l’ennemi de son ennemi ; c’est un homme de guerre et de pouvoir … un de plus ! Qu’est-ce qui prouve que c’est celui dont il peut attendre le « shalom », la paix et le rétablissement promis ?
La parole prophétique révèle Celui qui, caché, se trouve derrière les évènements les plus incompréhensibles afin qu’ils deviennent Parole, expliquent l’Histoire et incitent à l’obéissance renouvelée, nonobstant l’obscurité, le doute et l’effroi.
Ce n’est pas à Cyrus qu’il faut regarder mais à la main qui le conduit.
De cette main bienveillante Israël a fait l’expérience dans son histoire antérieure : il s’agit de renouer le fil de la foi que les événements ont rompu.
Afin de pouvoir confesser un jour, avec l’apôtre Paul : c’est bien vrai que « Toutes choses travaillent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu, que Dieu a choisis selon son plan d’amour » (Rm 8,28).