1
D’âge en
âge, Seigneur,
tu as ét
é notre refuge.
2
Avant que n
aissent les montagnes, †
que tu enfantes la t
erre et le monde, *
de toujours à toujours,
t
oi, tu es Dieu.
3
Tu fais retourner l’h
omme à la poussière ;
tu as dit : « Retourn
ez, fils d’Adam ! »
4
À tes yeux, mille
ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une he
ure dans la nuit.
5
Tu les as balay
és : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une h
erbe changeante :
6
elle fleurit le mat
in, elle change ;
le soir, elle est fan
ée, desséchée.
7
Nous voici anéant
is par ta colère ;
ta fure
ur nous épouvante :
8
tu étales nos fa
utes devant toi,
nos secrets à la lumi
ère de ta face.
9
Sous tes fureurs tous nos jo
urs s’enfuient,
nos années s’évanou
issent dans un souffle.
10
Le nombre de nos ann
ées ? soixante-dix,
quatre-vingts pour les pl
us vigoureux !
Leur plus grand nombre n’est que p
eine et misère ;
elles s’enfuient, no
us nous envolons.
~
11
Qui comprendra la f
orce de ta colère ?
Qui peut t’ador
er dans tes fureurs ?
12
Apprends-nous la vraie mes
ure de nos jours :
que nos cœurs pén
ètrent la sagesse.
13
Reviens, Seigne
ur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par ég
ard pour tes serviteurs.
14
Rassasie-nous de ton amo
ur au matin,
que nous passions nos jours
dans la j
oie et les chants.
15
Rends-nous en joies tes jo
urs de châtiment
et les années où nous connaissi
ons le malheur.
16
Fais connaître ton œ
uvre à tes serviteurs
et ta splende
ur à leurs fils.
17
Que vienne sur nous
la douceur du Seigne
ur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ;
oui, consolide l’ouvr
age de nos mains.
Commentaire
Cela me concerne-t-il ?
Cette guérison est un signe fort. La foule en est bouleversée, stupéfaite (hors d'elle-même) : voir une telle puissance se déployer dans un si pauvre apparat ! Ne serait-ce pas le Messie ?
Cette agitation va mettre en branle les chefs du peuple qui sentent leur autorité menacée. Avant même qu'ils ne lui parlent, Jésus va les débusquer. Pourquoi donc va-t-il ainsi les chercher ? Il était pourtant dit qu'il ne « cherchait pas de querelles ni de contestation » (19). L'enjeu est certainement gros : non seulement sa vraie identité, mais aussi la vie même de ceux qui l'écoutent (ou le lisent).
S'il bagarre, ce n'est pas avec ceux qui l'ignorent, mais avec ceux qui se sont approchés et sont devenus témoins de ses actes. Plus on a accès à des signes du royaume, plus on est responsable de ce qu'on en fait. Il s'agit non plus de discutailler sur ces choses, mais de voir qu'on est concerné par elles. C'est alors le temps de se déterminer face à une réalité présente.
Celui qui a vu l'œuvre de Dieu, celui qui est confronté à la personne du Christ, et qui pourtant se donne une « explication » de l'autorité de Jésus pour mieux la refuser, celui-là se perd. Jésus ne lui dit pas qu'il est condamné à tout jamais, mais qu'il risque de se perdre de plus en plus.
C'est un appel; un temps de réflexion lui est encore donné.