1
Pourquoi, Dieu, nous rejet
er sans fin ?
Pourquoi cette colère sur les breb
is de ton troupeau ?
2
Rappelle-toi la communauté
que tu acqu
is dès l’origine, †
la tribu que tu revendiqu
as pour héritage,
la montagne de Sion où tu f
is ta demeure.
3
Dirige tes pas vers ces ru
ines sans fin,
l’ennemi dans le sanctuaire a to
ut saccagé ;
4
dans le lieu de tes assemblées, l’advers
aire a rugi
et là, il a plant
é ses insignes.
5
On les a vus brandir la cognée,
comme en pl
eine forêt, *
6
quand ils brisaient les portails
à coups de m
asse et de hache.
7
Ils ont livré au fe
u ton sanctuaire,
profané et rasé la deme
ure de ton nom.
8
Ils ont dit : « All
ons ! Détruisons tout ! »
Ils ont brûlé dans le pays les lie
ux d’assemblées saintes.
9
Nos signes, nul ne les voit ;
il n’y a pl
us de prophètes ! *
Et pour combien de temps ?
Nul d’entre no
us ne le sait !
~
10
Dieu, combien de temps blasphémer
a l’adversaire ?
L’ennemi en finira-t-il de mépris
er ton nom ?
11
Pourquoi reten
ir ta main,
cacher la f
orce de ton bras ?
Commentaire
Les yeux ouverts !
Les grands-prêtres accusent, excitent. Pilate se démène. La foule vocifère. Lui se tait. Il a rendu témoignage à la Vérité. Plus rien à ajouter. La croix s’avance, Jésus la regarde et y consent, souverainement, en toute liberté. Quelle force ! Quel amour !
Rien n’est épargné à Jésus. Flagellé, ridiculisé, frappé, insulté, avant d’être amené pour être crucifié.
Jusqu’au bout, il garde les yeux ouverts et regarde en face ce qui advient. Masochisme ? Goût pour le martyre? Non, simplement une Présence, jusqu’au bout, qui lui permettra de demander le pardon de ses bourreaux, de répondre à l’un des brigands crucifiés à ses côtés. Présence à son Père à qui il remettra son esprit. Présence qui le laisse libre et «capitaine de son âme», comme dirait Nelson Mandela !
Ne suis-je pas tenté de me précipiter sur tout ce qui anesthésie ce qui me fait mal, neutralise ce qui me fait peur?
Que de moqueries dans ce texte. D’abord, il y a l’écriteau INRI ("C'est le roi des juifs"). Ensuite, les passants qui rient : « Sauve-toi toi-même ! ». Un autre condamné qui l’insulte. Mais en face d’eux, quelques hommes, quelques femmes, au lin – c’est-à-dire «presque rien». De même, Jésus n’était «presque rien», juste un homme de Galilée et pourtant, il est le Fils de Dieu.
On a souvent l’impression que la foi, ce n’est «presque rien». Et pourtant, avec l’Eglise, je crois que ce «presque rien» a tout changé, change tout.