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Elle est fondée sur les montagnes saintes. †2
Le Seigneur aime les portes de Sion *3
Pour ta gloire on parle de toi,4
« Je cite l’Égypte et Babylone5
Mais on appelle Sion : « Ma mère ! »6
Au registre des peuples, le Seigneur écrit :7
Tous ensemble ils dansent, et ils chantent :
Commentaire
Un Dieu de dialogue
Moïse n’en a pas fini avec ses objections. Jusqu’à provoquer la colère de Dieu.
Il a tant de peine à accepter. C’est qu’il n’est pas le Messie … même s’il va jouer un rôle de premier plan dans la sortie de l’Egypte. Il n’est qu’un homme, il a ses limites, il a besoin des capacités de parole de son frère Aaron – tout comme Dieu a besoin de prophètes. Il aura aussi besoin de Miryam et des chefs de famille d’Israël: sur le conseil de son beau-père, il s’entourera de leurs conseils.
Il faut que la volonté de Dieu l’emporte sur celle de Moïse et non qu’elle se contente de la confirmer ou la couronner. C’est précisément la marque de l’authenticité d’une vocation. On sait alors que le prophète – étymologiquement ‘celui qui parle devant’ – ne prend pas ses désirs pour des réalités, mais que la réalité de la Parole de Dieu l’emporte sur tous ses désirs.
Il est remarquable de voir comment l’homme, même quand il ne se réfugie pas dans sa propre justice, se réfugie dans son incapacité. C’est encore, pour lui, un dernier moyen d’échapper à l’exigence de Dieu.
Oui, l’Exode est un événement à l’échelle humaine, en même temps qu’un message d’espoir révolutionnaire assorti de tâches qu’il faut entreprendre ici et maintenant.
«Moi-même je serai avec chacun de vous quand vous parlerez [au pharaon pour le convaincre de laisser partir le peuple, et au peuple pour se préparer à la route] et vous indiquerai ce que vous avez à faire» (v. 15).
C’est par des paroles semblables que Jésus encourage les disciples à faire front aux tribunaux qui leur demanderont compte de leur engagement à la suite du Fils: «Ne vous inquiétez pas de savoir comment vous défendre et que dire: le Saint-Esprit vous enseignera à l’heure même ce qu’il faut dire» (Lc 12, 11-12).