137
Toi, tu es juste, Seigneur,138
Tu promulgues tes exigences avec justice,139
Quand mes oppresseurs oublient ta parole,140
Ta promesse tout entière est pure,141
Moi, le chétif, le méprisé,142
Justice éternelle est ta justice,143
La détresse et l’angoisse m’ont saisi ;144
Justice éternelle, tes exigences ;
Commentaire
Endogamie salvatrice !
La prière d’Esdras que nous lisons aujourd’hui est une confession de péchés, péchés d’autrefois et d’aujourd’hui, et une confession de foi : Dieu a sauvegardé un reste de son peuple, il a permis que les déportés reviennent.
Mais pourquoi cette prière ? Les versets précédents et suivants, ainsi que le chapitre 10, nous l’apprennent : les rescapés ont fauté. Ils ont pris pour épouses des femmes rencontrées sur place, des femmes d’autres peuples, et en ont même des enfants. On peut supposer que les gens revenus étaient majoritairement des hommes… ceci explique cela. Et puis, aujourd’hui, ces choses ne sont pas choquantes. C’est plutôt la honte d’Esdras qui est choquante (et la décision qui suivra, de se séparer des femmes en question et de leurs enfants) !
Mais c’est que, pour ce petit reste de peuple, l’ordre divin était celui de la pureté, du non-mélange. L’identité était à ce prix, ou alors ces quelques centaines de personnes se fondraient définitivement dans le melting pot du pays. Le « reste » n’existerait plus, plus de vis-à-vis pour Dieu qui a choisi ce peuple-là comme tel.
Rester entre soi, dans ces circonstances précises, c’est sauvegarder les traditions, la mémoire, le savoir… et la foi.