1
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! †2
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;3
Que je marche ou me repose, tu le vois,4
Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres,5
Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres,6
Savoir prodigieux qui me dépasse,7
Où donc aller, loin de ton souffle ?8
Je gravis les cieux : tu es là ;9
Je prends les ailes de l’aurore10
même là, ta main me conduit,11
J’avais dit : « Les ténèbres m’écrasent ! »12
Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre,
Commentaire
L'éternité, c'est maintenant !
Encore une histoire qui peut faire scandale ! Décidément, l'Evangile ne nous épargne rien. Pas même l'enfer. Bigre ! Du moins à première lecture et à cause des flammes.
Mais contrairement à des cohortes de prédicateurs après lui, Jésus ne prêche pas l'enfer : Il n'en parle même pas ; il parle d'urgence et de décision pour Dieu.
Le Christ ne cherche pas à faire peur, mais à susciter réflexion et réaction. Il ne prêche pas le ciel, mais le royaume. Il ne promeut pas l'évasion hors du monde, mais l'inscription de l'humain dans sa responsabilité, ici et maintenant !
Pour cela, rien de tel qu'une petite histoire, qui joue de proximité et de décalage. Le lecteur s'identifiera-t-il au riche ? Rarement : il est trop riche. Au pauvre alors ? Encore moins: trop pauvre, voire indigent. Alors à quoi bon ? Eh bien ! On ne manquera pas de remarquer que c'est la seule parabole où un personnage est nommé – Lazare, ‘Dieu est secours’.
« Vous vous souvenez de Lazare, ce pauvre qui est mort devant la maison du riche, là, mais oui, vous vous souvenez ? C'est comment son nom, déjà ? » On ne sait pas : il n'a pas de nom. Lui le nanti, le bien considéré, le noceur, toujours bien sapé, quel personnage ! Mais sans nom… Gênant, lorsqu'on sait que le nom dit la personne. Le cul-terreux laisse donc dans l'imaginaire une trace plus significative que le fastueux ! Celui-ci a perdu le sens de son histoire et de la relation humaine en même temps que son nom. Dommage pour l'éternité.
Or, l'éternité n'est pas un temps, c'est une valeur, et pour Jésus, elle s'écrit maintenant.
Dites… comment s'écrit la vôtre ?