1
Seigneur, rends-moi justice :2
Éprouve-moi, Seigneur, scrute-moi, *3
J’ai devant les yeux ton amour,4
Je ne m’assieds pas chez l’imposteur,5
L’assemblée des méchants, je la hais,6
Je lave mes mains en signe d’innocence7
pour dire à pleine voix l’action de grâce8
Seigneur, j’aime la maison que tu habites,9
Ne m’inflige pas le sort des pécheurs,10
ils ont dans les mains la corruption ;11
Oui, j’ai marché sans faillir :12
Sous mes pieds le terrain est sûr ;
Commentaire
Des choses anciennes pourtant très nouvelles !
En 537 Cyrus, qui venait de prendre Babylone, promulgue un édit qui renvoie dans leur pays, pour le reconstruire, les descendants des déportés hébreux. Après 49 ans d’exil ! Cette aubaine est mentionnée au v. 3 : « les premiers événements ».
Le prophète ne veut pas que le peuple puisse dire, comme on le ferait aujourd’hui en actualisant ainsi le v. 5d : « Voici encore un de ces mystérieux retournements de la politique … ». Pour lui, c’est Dieu qui tient en mains les cartes et par la main Cyrus – que le prophète ose appeler « son messie ».
Si le peuple peut confesser cela, c’est qu’il est mûr pour accueillir une nouvelle étape de sa délivrance. Au moment où parle le prophète, elle est sur le point de se produire : ce sera la reconstruction du temple de Jérusalem et sa dédicace 23 ans plus tard.
Quelle pédagogie pour Israël, cet élève buté ?
Si Dieu prend au sérieux les titres de fierté dont se repaît le peuple élu (1-2), c’est pour les confronter à la déloyauté, l’idolâtrie et les trahisons qui tressent son quotidien.
Il se retient ! Tolérance béate ? Ou puissance d’un frein… qui correspond à celle du moteur par lequel Dieu entraîne les événements.
Le peuple, que ces reproches prophétiques devraient effrayer, peut au moins découvrir que c’est l’honneur de son Seigneur qui de justesse le sauve : « Si j’agis ainsi, c’est pour moi, oui pour moi, car je ne peux pas supporter que mon Nom soit déshonoré » (11).
C’est pourquoi, conscients de sa majesté et de nos manquements, nous terminons nos prières par : « Au nom de Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur ! »