Commentaire

Compagnons de la grâce !

Philippes est la première ville d’Europe qui ait été évangélisée (Actes 16,10-40). Mieux que toute autre épître, celle des Philippiens nous fait pénétrer dans l’intimité de l’apôtre. Une affection particulière unissait Paul aux chrétiens de Philippes (v. 8). Cette Eglise aimée entre toutes était « sa joie et sa couronne » (ch. 4,1). Ces premiers versets nous montrent d’abord l’attitude de Paul envers ses enfants spirituels de Philippes : elle est faite de tendresse et de prière persévérante. Ensuite son attitude envers le Seigneur : un esprit de louange et de prière (vv. 3-4). Le Seigneur satisfait pleinement celui qui se confie en lui et vit de sa vie, tel est le merveilleux témoignage de Paul.
Admirons au passage le v. 8 : Paul est animé non par la tendresse… de Paul, mais par celle de Jésus-Christ. La fin de la phrase doit souligner non pas la force ou l’intensité de cette tendresse, mais son caractère unique et particulier. « Elle n’a pas honte de prendre la forme d’une authentique affection humaine, mais la force qui l’anime est la grâce de Dieu en Christ, telle qu’elle est prêchée et crue dans la communauté des saints » (Karl Barth).
Deux mots encore pour l’explication du titre : Par l’aide matérielle qu’ils ont apportée à l’apôtre à plusieurs reprises, par la part qu’ils ont prise à l’avancement et à l’affermissement de l’Evangile, les Philippiens ont réellement été pour lui et avec lui compagnons de la grâce.