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Tu as aimé, Seigneur, cette terre,3
tu as ôté le péché de ton peuple,4
tu as mis fin à toutes tes colères,5
Fais-nous revenir, Dieu, notre salut,6
Seras-tu toujours irrité contre nous,7
N’est-ce pas toi qui reviendras nous faire vivre8
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,9
J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ? †10
Son salut est proche de ceux qui le craignent,11
Amour et vérité se rencontrent,12
la vérité germera de la terre13
Le Seigneur donnera ses bienfaits,14
La justice marchera devant lui,
Commentaire
L’amour meurtrier
Accompagné de ses disciples, Jésus se rend à Nazareth; et dans ce lieu où il a été élevé, le jour du sabbat, il se met à enseigner. Et ses paroles, qui suscitent d’abord un étonnement interrogatif finiront par provoquer scandale et incrédulité.
Et n’y a-t-il pas là quelque chose de normal? Dans ce village où Jésus a grandi, qui peut croire en effet que, pour annoncer la venue du temps du salut, Dieu ait choisi cet humble fils d’une humble famille? Qui peut croire que les promesses du prophète Esaïe s’accomplissent maintenant dans la présence de cet enfant du pays, connu de tous?
Voilà ce qui fait obstacle à la foi: que l’identité de Jésus ne soit un mystère pour personne.
Mais le scandale n’est pas dû qu’à cela. Non seulement Dieu a choisi de s’identifier à celui qui connaîtra le dénuement et qui finira sur une croix. Mais, en Jésus, Dieu déclare encore que son offre de salut est sans limites. Dieu veut se donner à tous; c’est dire qu’il ne veut être la propriété de personne. Non pas que Dieu n’aime pas ceux qui l’aiment et qui s’efforcent de faire sa volonté. Mais il refuse à ceux qui l’aiment la prétention de vouloir être seuls à bénéficier de son attention. Car si quelqu’un veut garder le Dieu qu’il aime pour lui seul, alors il se condamne à devenir son assassin. Et qui donc, par amour pour Dieu, pourrait se condamner à devenir son meurtrier?
Donne-nous, Seigneur, de te découvrir là où nous ne t’attendons pas. Donne-nous de ne pas te réduire à nos propres attentes.