1
Oracle du Seigne
ur à mon seigneur :
« Si
ège à ma droite, *
et je fer
ai de tes ennemis
le marchepi
ed de ton trône. »
2
De Sion, le Seigne
ur te présente
le sc
eptre de ta force : *
« Domine jusqu’au cœ
ur de l’ennemi. »
3
Le jour où par
aît ta puissance,
tu es prince, éblouiss
ant de sainteté : *
« Comme la rosée qui n
aît de l’aurore,
je t’
ai engendré. »
4
Le Seigne
ur l’a juré
dans un serm
ent irrévocable : *
« Tu es pr
être à jamais
selon l’ordre du r
oi Melkisédek. »
5
À ta droite se ti
ent le Seigneur : *
il brise les rois au jo
ur de sa colère.
6
Il juge les nations ; les cadavres s'entassent :
partout sur la terre, il a écrasé des têtes.
7
Au torrent il s’abre
uve en chemin, *
c’est pourquoi il redr
esse la tête.
Commentaire
Le temple de Dieu
Le projet que David soumet à Nathan est tout à son honneur. Il veut donner au coffre sacré une résidence qui soit digne de Dieu, un temple qui supporte la comparaison avec le palais royal.
La réponse que Nathan transmet au nom de Dieu est étrange. Il commence par donner quittance à David. Puis il rejette le projet qui enfermerait Dieu. Enfin il déclare que le temple sera construit par son successeur.
Cela s’explique par le fait que le livre de Samuel est une compilation de textes hétérogènes. Il est le témoin de deux courants spirituels opposés. L’un s’attache à donner un signe visible de la présence divine. Dans cette perspective, un temple est nécessaire et doit être grandiose. Mais il peut avoir un effet pervers. Il peut donner l’illusion que Dieu y habite exclusivement et que sa présence est un gage de sécurité, et surtout que l'on a la main sur lui. Ce que déplore l'autre courant.
Cette illusion est tombée lorsque le temple a été détruit avec la ville de Jérusalem et que le peuple a été déporté à Babylone (en 587 av. J.-C.). Cette catastrophe a servi de leçon et a permis à l’autre courant spirituel de s’affirmer : Dieu n’est pas lié à un lieu ; il reste indépendant, et se laisse rencontrer partout.
Un cœur ouvert, on peut le dire, est le lieu où Dieu fait sa demeure. L’attachement à la Parole de Dieu et la mise en pratique de sa volonté sont la base solide sur laquelle un peuple ou un individu peuvent construire leur existence.
Dans sa réponse, Nathan transmet aussi à David la promesse divine d’un descendant qui régnera à jamais.
Ce descendant, nous le croyons, est Jésus-Christ, dont la communion avec Dieu fut parfaite au point qu’on puisse dire qu’il est le temple de Dieu, c’est-à-dire le signe visible de sa présence ! Et si nous sommes unis à Christ, pierres vivantes dont il est la clé de voûte, nous sommes signes aussi !