1
Vers toi, Seigneur, j’él
ève mon âme, *
2
vers t
oi, mon Dieu.
~
Je m’appuie sur toi : ép
argne-moi la honte ;
ne laisse pas triomph
er mon ennemi.
3
Pour qui espère en t
oi, pas de honte,
mais honte et décepti
on pour qui trahit.
4
Seigneur, enseigne-m
oi tes voies,
fais-moi conn
aître ta route.
5
Dirige-moi par ta vérit
é, enseigne-moi,
car tu es le Die
u qui me sauve.
C’est toi que j’esp
ère tout le jour
en raison de ta bont
é, Seigneur.
6
Rappelle-toi, Seigne
ur, ta tendresse,
ton amour qui
est de toujours.
7
Oublie les révoltes, les péch
és de ma jeunesse ;
dans ton amo
ur, ne m’oublie pas.
~
8
Il est droit, il est b
on, le Seigneur,
lui qui montre aux péche
urs le chemin.
9
Sa justice dir
ige les humbles,
il enseigne aux h
umbles son chemin.
10
Les voies du Seigneur sont amo
ur et vérité
pour qui veille à son alli
ance et à ses lois.
11
À cause de ton n
om, Seigneur,
pardonne ma fa
ute : elle est grande.
Commentaire
Le fil de l'espoir
Désespéré, déçu, Job se plaint de Dieu à Dieu. Sa vie est devenue inutile, dit-il, chapelet de souffrances et de peines sans avenir, elle s'écoule, et il se sent proche de la fin - ou peut-être espère-t-il être proche de sa fin.
Il voit sa vie comme un fil que l'on tisse, un fil qui passe, dessus, dessous, aller, retour, et crée peu à peu un étoffe. Mais l'étoffe semble désormais terne et ténue... le fil sera bientôt à bout.
Et glissant d'une image à l'autre, Job affirme que c'est du fil de l'espoir qu'il s'agit, c'est le fil de l'espoir qui arrive à terme.
Autrement dit: plus rien ne me retient en vie, plus d'aube au bout de la nuit, plus de soleil après la pluie.
Il est légitime, dans sa situation, de se laisser couler dans la dépression. Mais ce croyant, ce fidèle, parle du fil de l'espoir, il dit ainsi que pourtant, même quand tout est nuit, il y a encore un "lumignon fumant" comme dit le chant, une lueur d'espérance. Le fil de l'espoir qui semble arriver à terme n'est pas encore tout à fait fini. Et Job sait que ce fil est bien plus solide qu'il n'y paraît et que, même effiloché, il relie encore à Dieu! C'est pourquoi Job parle, crie, dit ce qui l'habite et en appelle à Dieu, encore et encore !