2
Mon Dieu, éco
ute ma prière,
n’écarte p
as ma demande. *
3
Exauce-moi, je t’en pr
ie, réponds-moi ;
inqui
et, je me plains.
4
Je suis troublé par les cr
is de l’ennemi
et les inj
ures des méchants ; *
ils me ch
argent de crimes,
pleins de r
age, ils m’accusent.
5
Mon cœur se t
ord en moi,
la peur de la mort t
ombe sur moi ; *
6
crainte et tremblem
ent me pénètrent,
un friss
on me saisit.
7
Alors, j’ai dit : « Qui me donnera des
ailes de colombe ? †
Je voler
ais en lieu sûr ; *
8
loin, très l
oin, je m’enfuirais
pour chercher as
ile au désert. »
9
J’ai hâte d’av
oir un abri
contre ce grand v
ent de tempête ! *
10
Divise-l
es, Seigneur,
mets la confusi
on dans leur langage !
Car je v
ois dans la ville
disc
orde et violence : *
11
de jour et de nu
it, elles tournent
en ha
ut de ses remparts.
Au-dedans, cr
imes et malheurs ;
12
au-ded
ans, c’est la ruine : *
fra
ude et brutalité
ne qu
ittent plus ses rues.
Commentaire
Au-delà du mur…
A une époque où en Canaan les sacrifices d’enfants étaient encore pratiqués pour se concilier la divinité, Abraham croit sincèrement qu’il doit prouver son obéissance jusqu'à sacrifier ce qu’il a de plus cher.
Il en est là dans l’évolution de sa connaissance de Dieu.
Or en arrêtant sa main, le Dieu en qui il croit lui fait franchir une étape et découvrir un peu mieux qui il est… à savoir le Dieu de la vie. Abraham subit une épreuve qui ne lui est pas imposée pour tester sa fidélité, mais qui lui ouvre une nouvelle perspective sur Dieu.
Abraham, plus qu’une figure historique, est ici une figure emblématique de l’humanité, qui passe d’une foi mal informée à une foi plus informée, du stade où il croit en un Dieu arbitraire, qui peut tout exiger, à celui où il découvre que Dieu est le défenseur inconditionnel de la vie.
Abraham aboutit à une impasse, et au bout de cette impasse découvre un nouveau visage de Dieu.
Notre foi nous conduit parfois à des impasses, des incompréhensions. N’est-ce pas pour nous l’appel à découvrir une nouvelle dimension de Dieu ?
Recevons donc ce récit du « non-sacrifice » d’Abraham comme l’appel à un dépassement de notre connaissance, à la connaissance d’un Dieu qui fait vivre.