2
À toi, Die
u, nous rendons grâce ; †
nous rendons grâce, et ton n
om est proche :
on procl
ame tes merveilles !
3
« Oui, au mom
ent que j’ai fixé,
moi, je juger
ai avec droiture.
4
Que s’effondrent la t
erre et ses habitants :
moi seul en ai pos
é les colonnes !
5
« Aux arrogants, je d
is : Plus d’arrogance !
et aux impies : Ne levez p
as votre front !
6
Ne levez pas votre fr
ont contre le ciel,
ne parlez pas en le pren
ant de haut ! »
7
Ce n’est pas du lev
ant ni du couchant,
ni du désert, que vi
ent le relèvement.
8
Non, c’est Die
u qui jugera :
il abaisse les uns, les a
utres il les relève.
9
Le Seigneur tient en m
ain une coupe
où fermente un v
in capiteux ;
il le verse, et tous les imp
ies de la terre
le boir
ont jusqu’à la lie.
10
Et moi, j’annoncer
ai toujours
dans mes hymnes au Die
u de Jacob : †
11
« Je briserai le fr
ont des impies, *
et le front du j
uste s’élèvera ! »
Commentaire
Peut-être Dieu pardonnera-t-il …
La liturgie de 1808 pour les paroisses réformées vaudoises prévoyait des pages de prières dites «Pour les temps de calamités publiques». En ces temps-là en effet, notre pays subissait les conséquences des guerres napoléoniennes et surtout une série d’années de sécheresses, avec de la famine. Quelques années plus tard commencerait le temps des migrations de familles suisses vers «les Amériques»…
Sur mandat des autorités, le peuple se rassemblait pour des prières publiques et, désertant les cabarets et lieux de plaisirs, devait observer un jeûne pour donner des gages de conversion.
C’est de ces temps-là que date le Réveil, dont la doctrine insiste sur la conversion qui fait éviter le pire et retrouver la bénédiction de Dieu.
C’est à la lumière de cette histoire relativement récente qu’on peut bien comprendre l’antique message de Joël sous le coup de la menace assyrienne – à moins que ce soit le contraire …
Ce n’est pas tout d’avoir esquissé le début d’une conversion par des rites mortuaires convenus (déchirer sa chemise – une fausse couture y est aménagée à cet effet), encore faut-il que le changement s’opère en profondeur (c’est le cœur, selon la vision biblique siège de la volonté consciente et des projets délibérés), qu’il faut «déchirer», en quelque sorte contraindre, ‘contrister’. Personne n’est dispensé de cette démarche, obligatoire pour toutes les classes de la population: même les jeunes mariés «frais du jour» – que le deutéronome dispense de devoirs sociaux tant que leur union n’est pas consommée – doivent quitter l’alcôve conjugale et se rendre à l’assemblée.
S’il est un certain espoir attaché à cette démarche de repentance publique – «Peut-être Dieu annulera-t-il son décret de malheur» – c’est à cause de la confession de foi qu’on lit dans ces lignes et qui révèle ce que Dieu est: un souverain bienveillant, une mère aimante, un sage accompli (l’empire qu’il a sur lui-même), un associé fidèle, un gouverneur crédible.