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De tout mon cœur, Seigneur, je rendrai grâce,3
pour toi, j’exulterai, je danserai,4
Mes ennemis ont battu en retraite,5
Tu as plaidé mon droit et ma cause,6
Tu menaces les nations, tu fais périr les méchants,7
L’ennemi est achevé, ruiné pour toujours,8
Mais il siège, le Seigneur, à jamais :9
il juge le monde avec justice10
Qu’il soit la forteresse de l’opprimé,11
ils s’appuieront sur toi, ceux qui connaissent ton nom ;
Commentaire
Fais-moi un signe…
Une coalition veut attaquer Juda pour intimider Ahaz, son roi, et le contraindre à se joindre à elle contre l’Assyrie. Fragile sur son trône et peu rassuré, celui-ci comptait justement en appeler à cette grande puissance pour le défendre contre ses voisins remuants – dont le royaume frère Israël du nord. Bien mauvais choix, car le rouleau compresseur assyrien n’épargne rien ni personne sur son passage.
Ahaz n’écoute pas la mise en garde d’Esaïe et s’accroche à son projet. Pourtant le Seigneur est plein de sollicitude pour ce roi et son peuple. Pour relancer le dialogue, il propose à Ahaz : « Demande un signe... », mets-moi au défi ! Mais Ahaz n’ose pas : le scrupule de respect qu’il met en avant semble surtout camoufler son manque de foi – abandonner aux mains de Dieu tous les leviers de cette situation politique embrouillée.
Au-delà du refus du roi, Dieu intervient pourtant et force le signe. Ce signe, qui jouera un rôle essentiel par la suite – et qui, de plus, aura valeur de symbole bien plus tard pour les chrétiens : Im-anou-El, Avec-nous-Dieu –, est pourtant bien peu spectaculaire : la naissance d’un fils. Mais qui viendra au juste moment, même s’il faut attendre neuf mois, plus les sept ans de l’âge du discernement minimum. Un signe qui à vrai dire exige une foi encore plus grande…
Mais Dieu, fidèle à toutes les libérations passées, prépare celles de l’avenir et invite les hommes à y entrer avec la simplicité des enfants qui suivent leur père.