1
Garde-m
oi, mon Dieu :
j’ai fait de t
oi mon refuge.
2
J’ai dit au Seigneur : « Tu
es mon Dieu !
Je n’ai pas d’autre bonhe
ur que toi. »
3
Toutes les idoles du pays,
ces die
ux que j’aimais, †
ne cessent d’ét
endre leurs ravages, *
et l’on se r
ue à leur suite.
4
Je n’irai pas leur offrir le s
ang des sacrifices ; *
leur nom ne viendra p
as sur mes lèvres !
5
Seigneur, mon part
age et ma coupe :
de toi dép
end mon sort.
6
La part qui me revi
ent fait mes délices ;
j’ai même le plus b
el héritage !
7
Je bénis le Seigne
ur qui me conseille :
même la nuit mon cœ
ur m’avertit.
8
Je garde le Seigneur devant m
oi sans relâche ;
il est à ma droite : je su
is inébranlable.
9
Mon cœur exulte, mon
âme est en fête,
ma chair elle-même rep
ose en confiance :
10
tu ne peux m’abandonn
er à la mort
ni laisser ton ami v
oir la corruption.
11
Tu m’apprends le chem
in de la vie : †
devant ta face, débordem
ent de joie !
À ta droite, éternit
é de délices !
Commentaire
Oser faire face
Quand un être voit son environnement familier s'effondrer, c'est comme si le monde entier s'effondrait. L'alternative est posée: ou nous croulons avec notre monde ou nous comprenons que dans nos façons d'envisager la réalité, quelque chose ne tourne pas rond. Voilà pourquoi les plus grands croyants ont toujours su distinguer dans l'effondrement de leur monde de valeurs et de représentations quelque chose du jugement de Dieu.
Quand Saint Augustin voit Rome être prise et pillée par le roi wisigoth Alaric en 410, il y discerne le signe du néant de l'histoire humaine. Ce n'est pas la fin du monde, mais la fin d'un monde. Alors même que sa ville d'Hippone est assiégée par les Vandales. Saint Augustin exhorte: « Vous dites: Malheur à nous ! Le monde va périr ! Mais entendez donc la parole : le ciel et la terre passeront; la Parole de Dieu ne passera pas ! Assez de gémissements, assez de plaintes ! De ce destin qui vous accable, n'êtes-vous pas tous responsables ? Temps difficiles, temps affreux, disent les hommes. Mais les temps, c'est nous ! Tels nous sommes, tels sont les temps ! Coupables tous, oui, mais promis au rachat… »
Il n'en reste pas moins que notre vie est en Dieu et qu'aussi bas que nous puissions tomber, nous ne tomberons jamais ailleurs que dans la main du Seigneur.