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L’impie peut intriguer contre le juste13
le Seigneur se moque du méchant14
L’impie a tiré son épée, il a tendu son arc15
Mais l’épée lui entrera dans le cœur,16
Pour le juste, avoir peu de biens17
Car le bras de l’impie sera brisé,18
Il connaît les jours de l’homme intègre19
Pas de honte pour lui aux mauvais jours ;20
Mais oui, les impies disparaîtront21
L’impie emprunte et ne rend pas ;22
Ceux qu’il bénit posséderont la terre,23
Quand le Seigneur conduit les pas de l’homme,24
S’il trébuche, il ne tombe pas25
Jamais, de ma jeunesse à mes vieux jours,26
Chaque jour il a pitié, il prête ;
Commentaire
Fais-moi un signe…
Une coalition veut attaquer Juda pour intimider Ahaz, son roi, et le contraindre à se joindre à elle contre l’Assyrie. Fragile sur son trône et peu rassuré, celui-ci comptait justement en appeler à cette grande puissance pour le défendre contre ses voisins remuants – dont le royaume frère Israël du nord. Bien mauvais choix, car le rouleau compresseur assyrien n’épargne rien ni personne sur son passage.
Ahaz n’écoute pas la mise en garde d’Esaïe et s’accroche à son projet. Pourtant le Seigneur est plein de sollicitude pour ce roi et son peuple. Pour relancer le dialogue, il propose à Ahaz : « Demande un signe... », mets-moi au défi ! Mais Ahaz n’ose pas : le scrupule de respect qu’il met en avant semble surtout camoufler son manque de foi – abandonner aux mains de Dieu tous les leviers de cette situation politique embrouillée.
Au-delà du refus du roi, Dieu intervient pourtant et force le signe. Ce signe, qui jouera un rôle essentiel par la suite – et qui, de plus, aura valeur de symbole bien plus tard pour les chrétiens : Im-anou-El, Avec-nous-Dieu –, est pourtant bien peu spectaculaire : la naissance d’un fils. Mais qui viendra au juste moment, même s’il faut attendre neuf mois, plus les sept ans de l’âge du discernement minimum. Un signe qui à vrai dire exige une foi encore plus grande…
Mais Dieu, fidèle à toutes les libérations passées, prépare celles de l’avenir et invite les hommes à y entrer avec la simplicité des enfants qui suivent leur père.