10
Je crois, et je parlerai,11
moi qui ai dit dans mon trouble :12
Comment rendrai-je au Seigneur13
J’élèverai la coupe du salut,14
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,15
Il en coûte au Seigneur16
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,17
Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,18
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,19
à l’entrée de la maison du Seigneur,
Commentaire
Divine conjugaison des verbes
Au catalogue des vices suit à présent celui des vertus et des qualités propres à tout être humain touché par la foi en Jésus-Christ. L’homme nouveau, la femme nouvelle connaissent un changement radical : mais ils sont les « sujets passifs » – comme on dit en grammaire.
Cette passivité humaine n’a pourtant rien de dévalorisant !
Elle remet à sa place la primauté de l’agir de Dieu envers ses créatures. Elle rappelle que la grâce divine est première, que la capacité même d’aimer est un don et que le premier à prendre l’initiative, c’est Dieu et lui seul.
Les termes au passif rendent bien compte d’une parole première et antécédente : « élus, sanctifiés, aimés, pardonnés, appelés… ». Ce qui vient d’en haut se pose sur ce qu’il y a en bas : l’on ne peut attendre des bénéficiaires que reconnaissance et gratitude.
Dorénavant, pouvoir conjuguer les verbes au passif, c’est accepter de ne pas être à l’origine de tout, c’est apprendre à recueillir et accueillir avant toute chose ; seuls cette attente et ce laisser-faire façonnent ensuite la prière de louange et celle de la reconnaissance.
Seule cette manière de vivre comme un « second » façonne la réponse humaine, ouvre les yeux pour discerner et reconnaître, devient enfin le fondement sur lequel et à partir duquel une vie chrétienne peut s’épanouir, claire sur ses exigences, mais libérée de choix démesurés.
Ainsi, agir « au nom de… » n’est pas une manière de s’effacer, mais une chance pour grandir et rester libre.