23
Certains, embarqués sur des navires,24
ont vu les œuvres du Seigneur25
Il parle, et provoque la tempête,26
portés jusqu’au ciel, retombant aux abîmes,27
ils tournoyaient, titubaient comme des ivrognes :℟1
28
Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,29
réduisant la tempête au silence,30
Ils se réjouissent de les voir s’apaiser,℟2
31
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,32
qu’ils l’exaltent à l’assemblée du peuple
Commentaire
Septième ciel?
«Nous étions par nature… voués à la colère...» (v. 3): ces mots ont acquis par la suite une importance dogmatique incroyable, dans la mesure où ils sont devenus un des lieux où Paul aurait affirmé l'idée du péché originel. «Par nature» peut en effet signifier «de naissance», d'où le recours à cette phrase pour fonder plus tard le dogme. D'autres passages des épîtres pauliniennes tendent d'ailleurs à confirmer cette interprétation.
Ici pourtant, Paul ne fonde pas le salut sur la mort rédemptrice du Christ, donc sur la croix, mais bien sur sa résurrection.
Le salut, c'est être ressuscité avec le Christ et «être assis avec lui dans les cieux». Si Paul pense ordinairement à la résurrection «au dernier jour», la bonne nouvelle, dans ce passage de sa lettre, est manifestement notre résurrection, ici et maintenant.
«Ensevelis avec lui dans le baptême, avec lui vous avez été ressuscités, puisque vous avez cru en la force de Dieu qui l'a ressuscité des morts» (Col. 2,12). Cette résurrection emblématique dans le baptême va se monnayer tout au long de notre vie par de multiples résurrections, de multiples retours à la vie.
Le statut du croyant devient semblable à celui du Christ exalté. Il efface le fossé entre le présent, dans lequel il vit, et l'avenir, qu'il espère. Cette exaltation serait-elle une image de ce «septième ciel» où l’on se retrouve après avoir, une fois de plus, passé du désespoir à l'espoir, de la mort à la vie, du vide à la foi?