1
Garde-m
oi, mon Dieu :
j’ai fait de t
oi mon refuge.
2
J’ai dit au Seigneur : « Tu
es mon Dieu !
Je n’ai pas d’autre bonhe
ur que toi. »
3
Toutes les idoles du pays,
ces die
ux que j’aimais, †
ne cessent d’ét
endre leurs ravages, *
et l’on se r
ue à leur suite.
4
Je n’irai pas leur offrir le s
ang des sacrifices ; *
leur nom ne viendra p
as sur mes lèvres !
5
Seigneur, mon part
age et ma coupe :
de toi dép
end mon sort.
6
La part qui me revi
ent fait mes délices ;
j’ai même le plus b
el héritage !
7
Je bénis le Seigne
ur qui me conseille :
même la nuit mon cœ
ur m’avertit.
8
Je garde le Seigneur devant m
oi sans relâche ;
il est à ma droite : je su
is inébranlable.
9
Mon cœur exulte, mon
âme est en fête,
ma chair elle-même rep
ose en confiance :
10
tu ne peux m’abandonn
er à la mort
ni laisser ton ami v
oir la corruption.
11
Tu m’apprends le chem
in de la vie : †
devant ta face, débordem
ent de joie !
À ta droite, éternit
é de délices !
Commentaire
Les lourdeurs d’une digestion difficile …
Les bien-pensants de notre temps taxeront ce passage de moraliste, voire de méprisant : il se situe en effet dans la droite ligne de l'Ancien Testament pour qui la graisse est aussi symbole d'insensibilité religieuse et de grossièreté morale. «Tu t'es engraissé, tu as grossi, tu t'es épaissi …» (Deutéronome 32,15).
Une vie de désordre et d'excès, les lourdeurs d'une digestion difficile ne favorisent pas le développement de l'âme. La lourdeur engourdit et rend inapte à sentir et percevoir. Il serait bon que les chrétiens ne soient pas les derniers à rappeler la nécessité de désengorger l'existence pour l'ouvrir à la dimension spirituelle.
Désencombrer notre vie de ses soucis n'est pas pour nous déplaire, mais lui faire subir une cure d'amaigrissement nous ferait mettre les pieds au mur. A force de chercher à combler tous nos manques, d'assouvir tous nos besoins au moment même où ils se manifestent, nous ne sommes plus en mesure de creuser notre désir jusqu'à ce qu'il s'approfondisse en désir de Dieu et de son royaume.
Sobriété et modération ont une indéniable dimension spirituelle, selon cette triade typiquement protestante: sobriété, justice et piété (voir Tite 2,12).
Cette prière de saint Augustin : «O Père… que dans ma recherche, rien d'autre que toi ne se présente à moi. S'il est vrai que je ne désire rien d'autre que toi, fais je t'en prie que je te trouve. Et s'il y avait encore en moi quelque désir superflu, veuille m'en dépouiller toi-même et rends-moi capable de te voir.