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Que de mal ils m’ont fait dès ma jeunesse,2
que de mal ils m’ont fait dès ma jeunesse :3
Sur mon dos, des laboureurs ont labouré4
mais le Seigneur, le juste,5
Qu’ils soient tous humiliés, rejetés,6
Qu’ils deviennent comme l’herbe des toits,7
Les moissonneurs n’en font pas une poignée,8
et les passants ne peuvent leur dire :
Commentaire
Sur le métier remets sans te lasser l’ouvrage !
L’humanisme sans Dieu, de l’Est ou de l’Ouest, a toujours voulu contredire, détruire ou mitiger les enseignements de la Bible.
Par la plume du philosophe, l’enseignement dit « laïc » – qui camoufle parfois une militance et une intolérance d’un nouveau genre, … qui prend lui aussi de l’âge ! – les perquisitions des dragons du roi ou des polices modernes, on a tenté de mettre les bâtons dans les roues de l’Evangile, d’enrayer sa progression.
Vaines entreprises : « La Parole de Dieu demeure éternellement » (1 P 1,25). Jérémie et Baruch sont traqués « mais l’Eternel les cache » (v. 26). Le livre est brûlé, alors « Au travail ! » dit Dieu : « Prends de nouveau un rouleau ! » (v. 28).
Les deux hommes se remettent à l’œuvre – non sans saisir l’occasion d’intégrer à la prophétie les événements survenus entre la première et la deuxième édition, soit qu’ils confirment soit qu’ils infirment la première.
Cette persévérance inspirée nous montre une fois de plus la réalité du miracle qui fait du timide Jérémie « la colonne d’airain » dont YHWH lui avait parlé au jour de sa vocation.
Quand l’appelé de Dieu n’a plus eu l’autorisation de parler en public, il a tenté de le faire par ses paroles écrites.
Quand celles-ci ont disparu dans les flammes, qu’à cela ne tienne : il va les faire écrire à nouveau en vue, sans doute, de les faire circuler sous le manteau comme des tracts de résistance.
Ce prophète qui aime la tranquillité et la paix va s’exposer à de nouvelles persécutions parce que son Dieu le lui demande, parce qu’il ne faut pas que sa Parole soit « liée ».
Souvenons-nous que c’est à l’obéissance d’irréductibles confesseurs de la trempe de Jérémie et Baruch que nous devons d’avoir aujourd’hui le Livre, la Bible. Souvenons-nous qu’aujourd’hui, dans de nombreux pays, des témoins fidèles, maillons d’une chaîne forgée par le risque assumé, la souffrance et le martyre, annoncent, actualisent et transmettent la Parole. Et ouvrent des pistes pour en exploiter les fruits vivifiants.