1
Le Seigneur est roi ! Exulte la terre !2
Ténèbre et nuée l’entourent,3
Devant lui s’avance un feu4
Quand ses éclairs illuminèrent le monde,5
les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur,6
Les cieux ont proclamé sa justice,7
Honte aux serviteurs d’idoles qui se vantent de vanités !8
Pour Sion qui entend, grande joie ! *9
Tu es, Seigneur, le Très-Haut10
Haïssez le mal, vous qui aimez le Seigneur, †11
Une lumière est semée pour le juste,12
Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes ;
Commentaire
«Ne délirez pas», délirent-ils...
Ce chapitre est un dialogue entre Michée et quelques uns de ces « faux prophètes », à propos des inégalités sociales, de l'exploitation des pauvres par les riches, des soldats mobilisés qui manquent à la cité – pénurie dont profitent les exploiteurs. Michée commence son discours avec une grande violence. Il annonce aux riches qu'ils perdront tout pour avoir voulu trop. Survienne la guerre, les gros propriétaires seront trop occupés à défendre leurs biens augmentés du produit de leurs rapines, et les pauvres n'auront guère envie de défendre ce qui n'est pas à eux. Toujours pareil aujourd'hui...
Les faux prophètes répondent en traitant Michée de délirant. Mais ce sont eux qui délirent, qui entrent en transe pour prophétiser. Michée, lui, n'a pas besoin d'alcool, ni de drogues, ni de rites sacrés, ni de procédés ésotériques pour entrer en extase. Il n'a besoin que d'ouvrir les yeux sur ce qui se passe dans les maisons, dans les rues, dans la société autour de lui. Et de rappeler la vérité fondamentale: la volonté du Seigneur est autre.
Entre le vrai et le faux (vrai et faux prophète, vraie et fausse cérémonie, vraie et fausse possession de la terre, vraie et fausse foi), il n'y a souvent que l'épaisseur d'un « papier bible ».
C'est toujours et encore vrai pour nous, appelés que nous sommes à avoir de bons yeux, de bonnes oreilles … et un discernement inspiré d’En-Haut. Sans quoi nous délirons aussi.